Carnet de route

Sortie à St Guilhem le Désert du 2 au 10 octobre 2011
Le 02/10/2011 par Claude Hillairet
Sortie à St Guilhem le Désert du 2 au 10 octobre 2011 organisée par Bernard Ferrand et racontée par Claude Hillairet.
Un récit à savourer avec délectation !
1er jour : le Mont St Baudille :
Direction Arboras et juste avant le village, petite route à droite vers « la Font du Griffe » coté 402 m. Temps au beau fixe, ça va cogner. Pas besoin de dessin, on va faire une boucle qui passe là-haut (un relais télécoms) visible de partout avec juste à coté une table d’orientation, puis retour. Sauf que notre ami Bernard (le restera-t-il ?) a trouvé la course trop courte et en a rajouté un bout. Ca commence bien ! Sûr, t’auras pas la moyenne ce soir.
Ce n’est pas la montagne, haute ou moyenne, mais le paysage est immense, dégagé de partout et nous pouvons voir vers oû nous serons mercredi. Splendide.
Départ par le goudron (sur 2 kms ), puis la piste à gauche remonte à travers les chênes verts et le buis. Arrivés à la crête, la boucle va à gauche, alors nous, nous partons à droite dans la garrigue vers Pioch de Fraisse (vers 763 m). Première pause saucisson, puis ½ tour et, « GO » à toute crête vers le Mont St Baudille. Nous approchons un troupeau de vaches dans un des rares endroits de pâturage grillé à fond . Problème : le papa est là aussi. Alors détour dans la garrigue qui griffe bien les jambes, pour laisser l’animal tranquille.
De la table (cotée 848 m) et par chemin évident, 1 heure de descente dans l’éboulis. L’un d’entre nous a coupé des lacets. Pas beau. Comme je ne l’ai vu que de dos, je ne saurai jamais qui c’est. Mais j’ai bien vu ce tricheur bel et bien feinté pour l’arrivée… par plus malin….
Première journée de mise en jambes réussie, caniar aussi. Alors ce soir, douche et biafine .
Au retour 2 coqs - faisans en vagabondage sur la route, nous ont salués et remerciés de notre passage dans leur chaude contrée. Comme dit mon co-pilote : « Voici donc des oiseaux de passage croisés… chemin faisant ». Attention à vous quand même !
2ème jour : St Jean de Buèges et cirque de la Séranne :
Un bout de route pour arriver au petit village découvert par Camille et Jean Yves l’an dernier, et oû nous aurions pu nous installer pour la semaine. Mais le gîte n’était pas libre pour nous accueillir.
200 et quelques âmes au compteur, petit pont coté 166 m, et place à l’ombre pour les véhicules. C’est pas de refus.
Chemin évident le long des cultures d’oliviers et quasiment la même garrigue qu’hier .
Là-haut, un minuscule promontoire de calcaire plat et quasi dénudé, donc pas d’ombre, coté 782 m. « Peyre Martine » nous laisse déjeuner en paix, panorama de partout. Splendide encore ... Et de là-haut, on voit la Méditerranée. Si, si, c’est vrai ! Chaude descente un peu craignos, et pas de vent, caniar à plein dans le pif. En bas petit village « le Méjanel » et résurgence (le mot vous rappelle-t-il un film ?). Petit plan d’eau à l’ombre, rien que de voir l’eau ça fait du bien ; et des canards. Photos des canards ! Le petit village de « Pégairolles » nous aurait demandé trois bons quarts d’heure supplémentaires : abandonné sur sa butte. Retour à peu près plat entre vignes et oliviers. Appuyé au mur d’une maison, un petit vélo rouillé et sans pneu. Que fait-il ici ? Mitraillage en règle du petit vélo, je ne dénoncerai jamais les coupables.
Petit bonheur d’un pot sous les arbres, à deux pas d’un château de construction pour le moins hardie et au pied d’une sacrée belle falaise. Problème ! mon verre était percé.… enfin, bon…. prétexte bien sûr pour rappeler le serveur.
3ème jour : Cirque de l’Infernet :
Pas besoin de voitures aujourd’hui mais il valait mieux ne pas se déguiser en sanglier. A peine commencé à monter et pan ! Pire qu’un coup de fusil. Des chiens gueulent de partout, des chasseurs aussi. Jeux de balles, jeux de mots, jeux de gros maux. Ah mon cochon ! Des chasseurs planqués plus haut nous ont dit qu’ils en ont déjà un mais qu’il y en a un autre dans le collimateur. Et qu’ils font des dégâts. Possible mais là-haut il n’y a aucune culture ni pâturage donc aucun bétail, mais encore des buis, et chêne verts, et des arbousiers aussi qui donnent des petits fruits rouges et tout ronds, et tout bons. Sur le plateau des grands arbres et des pistes, aucun tas de bois, mais une bonne trotte pour aller au Cap de la Pousterle (coté 486 m.)
Il y a eu le quart d’heure des gamins. Imaginez-vous un seul instant qu’ils ont joué comme des fous à se tirer une petite bourre pour mesurer leur rythme cardiaque. Mais rassurez-vous sur leur santé… Des chiffres ont circulé. J’ai quasiment pas trouvé mon pouls à moi, alors j’ai pensé que je l’avais perdu quelque part dans la montée…
Un petit changement, c’est nouveau, c’est le mistral (gagnant ?), et il a imposé de l’attention sur ce foutu petit bout de promontoire rocheux, gaz côté nord .
Début de retour cool et paisible et pépère, mais sans musarder quand même, Bernard veille aux troupes. Mais fin de retour extraordinaire au cirque de l’Infernet, le mot n’est pas trop fort. Le sentier prend du gaz à gauche. Les moines de Gellonne ont construit un passage,dit « des Fenestrelles », sorte de pont audacieux pas mal haut qui longe la falaise, mais large et en prime refait à neuf ; falaise qui est verticale partout. Tout proche une cordée équipe la falaise en plein dévers, puis 2 ou 3 autres cordées proches de l’arrivée. Y’en a un qui susurre dans mon dos : « Si j’comprends bien, pour grimper l’ tantôt des « sur plombs », faut qu’ les chasseurs soyent passés là l’matin ??..» Promis en tout cas, moi j’irai pas avec eux.
De l’autre côté des murs en pierre à demi écroulés montrent que des hommes ont domestiqué des bouts de pente, mais ont sans doute dû se contenter de peu, ou de l’essentiel, survivre. Vous avez dit bout du monde ? C’est bien comme cela qu’il faut dire, et même que sur les pancartes c’est marqué comme çà .
4e jour : Gorges de la Vis et cirque de Navacelles :
Vous avez dit magnifique ? Vous avez dit vrai .
Saut de puce pour emmener le véhicule d’Yvon au parking de la Beaume d’Auriol ( on ne fait pas une boucle, mais un itinéraire « en ligne » ), et retour au départ ( !) à la sortie de St Maurice, vers 585 m. Rando pas comme les autres : il faut commencer par descendre, longer le torrent et, seuls les volontaires remonteront. Bonne descente en lacets serrés pour atteindre puis longer la Vis, torrent du jour et qui a creusé la falaise sur 250 m de hauteur au pif. Regardez la carte et vous verrez. Pas un fainéant ce mec là ; nous non plus. Le cirque de Navacelles est un méandre où le torrent ne vient plus, il a décidé de couper au court et de creuser un chemin direct. Regardez le pont, l’arche est très haute car quand il pleut, c’est énorme : « chez nous, c’est des sacs d’eau qui tombent » selon la femme qui tient le petit commerce. Mais au pied du pont avant le gué, c’est l’eau claire, transparente, sans courant et peu profonde. Quelques pieds dans l’eau. Brrrr ! Retour en longeant le torrent, ( la résurgence est à une heure et demie, donc évitée ), puis un bout de goudron. Après cela, sentier pas mal raide pour arriver à la voiture.
Mais il y avait dirions-nous, comme un truc dans la tête, une petite idée qui mijote bien au chaud depuis un bail : tirer une bonne bourre dans la montée et montrer qui est le chef. Nos 3 ou 4 amateurs de vélo, voire fondus de vélo, Jean-Charles compris, vont foncer. La technique de course a payé : foncer fort en toute innocence et sans le dire, laisser revenir un poil, puis en remettre une couche quand derrière ça tire un peu. Notre Gentil Organisateur passe la bosse en tête et fait le classement. Normal me direz-vous ? Il a au moins de grandes jambes.
5ème jour : divagation autour de St Guilhem :
Pas de voiture mais du goudron pour commencer. Pas de protestations, alors zou ! Au Roc de la Vigne !(pas vu de vigne) borne cotée 709 m.
Forêt partout et mistral musclé, retour ordinaire par les maisons abandonnées du petit village de l’Estagnol (vers 300 m). Puis une surprise grosse comme ça. Le long d’une barre rocheuse, petit sentier avec du gaz à gauche. Puis l’immense grotte dans la falaise à « la Beaume de l’Olivier », carrément immense. Michel Dos (connaissez-vous ?), normand d’origine, vivait ici à une heure environ de St Guilhem et sa vallée, où il allait travailler (sans doute pour trois fois rien). Gamelles d’un autre âge, un article de journal accroché au rocher pour tracer la vie rude du pauvre bougre, en paix depuis quelques années. Pas d’eau, pas d’électricité, aucun potager possible et le pain qui ne vient pas tout seul. Maigre consolation : quelques poignées d’oliviers dans les pentes. Retour en passant près des ruines du château du Géant, panorama immense. Bonne descente, de celles qui écrabouillent bien les gros orteils au bout des pompes. Visite de l’abbaye à plusieurs. Vous avez dit magnifique ? Tout a fait.
6ème jour : Le cirque de Labeil (par Lodève et Lauroux) :
Déjà, du village de Lauroux , le cirque apparaît bien. Le jeu est simple ou simpliste : on prend le sentier là à droite, et on revient de l’autre côté à gauche en longeant la falaise, sur le haut. Raccourci rarissime ou musclé. C’est qu’il est parfois gentil, le sentier, mais parfois costaud quand il faut dévier des pointes de falaise ou blocs d’éboulis…
Un superbe chien tout gentil nous suit depuis un bail. Qu’en fait-on ? Il n’a qu’à suivre ! D’ailleurs il ne se fait pas prier. A la pause, près d’une ferme il a bouffé quelques restes. Mais au fait comment peut-il y avoir une ferme quand il n’y a ni champs ni prairies, éventuellement pas de bétail ?
Retour d’abord à travers une forêt de grands arbres magnifiques. Une grotte ici, des rochers façon « Fontainebleau », de ci de là. Petit à petit, moins de forêt mais garrigues et broussailles. Là aussi, mieux vaut ne pas se déguiser en sanglier. Photo d’un chasseur : « le plus beau de La Diane » selon lui !(nom de la société de chasse). « Sentier de 17 kms » selon un autre, 5 heures pour nous, il faut bien ça. Mais moins d’humour pour le troisième : « dégagez de là, car c’est un gros ! ça va de soi ! » Et en plus nous avons ce chien, qui n’est pas le nôtre, et qui dévergonde ses chiens . Allez zou ! Déguerpissons !
Descente longuette mais douce et régulière. Au village, une femme reconnaît bien le chien, il s’appelle Milka et a fait le coup d’autres fois. Il a pris une petite délectation raffinée en frottant son arrière-train sur nos visages. Pas trop quand même, pousse ton cul de là, animal ! Loïc et moi avons bien vu qu’il avait l’arrière-train de travers, il y a de quoi.
Fin de la journée, fin du séjour, bobo à personne, pas un seul arpion en vrac, ni de genou : j’étais content de moi. Sauf que j’ai entrepris d’écrabouiller avec ma tête les porte-savon des douches. C’est ballot, d’autant que ça se voit bien sur ma tête sans cheveux.
Tout juste Annick a fait un bobo à un genou dans la descente vers les gorges de la Vis, mais qui s’est bien résorbé . Heureux pour elle. Si ça s’était mal mis, la situation aurait été disons, euh… embarrassante.
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Le théâtre dans lequel nous avons évolué date de l’ère secondaire, période du jurassique et crétacé, pas mal chamboulé à l’ère tertiaire sous forme de falaises calcaires, caillasses ou pierrailles de partout. La végétation bio, est principalement du buis, des chênes verts, pins, quelques arbousiers et oliviers ; odeurs de romarin, menthe, thym et bien d’autres .
Village de St Guilhem classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, que des maisons en pierre, vente de vin de m… face au gîte, resto déguisé en Guillaume d’Orange, avec d’ailleurs pour certains double ration de poisson ( !) , gorges de l’Hérault creusées par le torrent , féroce à ses heures, mais « incrédules » les ponts du Diable laissent couler.
Dans le rôle de metteur en scène et Gentil Organisateur, vous pouvez applaudir Bernard assisté de Jacqueline qui ne cale jamais ; lui auteur d’un nombre incalculable de jeux de mots de bon aloi , dignes de la tournée générale.
Dans celui des prises de vues , Annabel, Nikon au cou (1,5 kg) déléguée en chef du mitraillage photo, en particulier du vélo et du chien, sans nous oublier, « ça va de soi » .
Assistants photos tout aussi assidus Loïc et Yvon qui n‘ont quasi pas calé dans la côte.
Dans le rôle de la cousine, et qui n’a pas calé non plus, Marie-Hélène qui en connaît un brin en herbes aromatiques.
Dans celui de mon voisin qui n’a pas calé non plus et inconditionnel du raccourci, Jean-Charles (souvenirs de course à pied intacts).
Dans le rôle de la marcheuse la plus régulière digne de la perfection de l’horlogerie suisse, applaudissez très fort Annick. Et puis le p’tit nouveau du groupe, Claude, avec la punition d’usage d’apporter l’apéro !
Dans le rôle des absents : l’eau ; pas de rivière, ruisseau ou menue cascade. Ah les gourdes !
Au fait Bernard, t’as eu 20/20, à l’unanimité du jury.
Ca y est, c’est l’heure du retour. Alors : « On the road again » ! . Et avec Yvon qui ménage sa monture motorisée à 110 sur l’autoroute, c’est sûr qu’on ne peut qu’aller « pépère à la mémère » (traduire par la même aire… d’autoroute ).
« On the road again, again »….
Renseignements utiles :
- carte IGN St Guilhem le Désert 2642 ET
- PR L'Hérault à pied de la FFRP réf d034
Vous trouverez une "mine" d'infos sur:
www.randonnee.cevenole.free.fr