Carnet de route

Séjour au Toubkal au Maroc

Le 22/05/2011 par Olivier Goussard

Récit du séjour dans la région du Toubkal au Maroc organisé par Olivier Goussard en compagnie de 5 autres personnes :

 

 Dimanche 22 mai 2011

route Nantes La Roche sur Yon – vol Nantes Marrakech (2h40mn)

 

Dominique et Laure avaient rendez vous 16h30 chez Olivier, à Benet. Laure est déjà là quand arrive Dominique avec quelques minutes de retard. Après avoir salué le reste des gens présents, les voyageurs chargent le véhicule que Laure a mis à notre disposition et nous prenons la route vers La Roche sur Yon. Nous y devons retrouver Brigitte et Jérôme, sur le parking du Décathlon. Jérôme est déjà là et Brigitte, accompagnée par sa fille, arrive bientôt. Rapides salutations aux unes et aux autres puis nous prenons la direction de Nantes en faisant, de ci de là, un tour de rond-point en plus mais, sous la conduite d'Olivier et de Brigitte, nous finissons par arriver dans le parking P0 Eco qu'Olivier préconise pour le stationnement du véhicule pendant notre absence.

Un chariot est réquisitionné pour le transport de nos gros et lourds bagages de soute vers l'aérogare. Nous y repérons vite les comptoirs pour l'enregistrement puis les portiques de sécurité suivis par le contrôle des passeports et nous voilà dans la zone d'embarquement.

Les plus affamés vont se chercher un petit casse croûte, accompagné d'une boisson. Nous nous rendons ensuite à la porte indiquée; nous patientons en discutant et chacun observe les lieux; un employé vient nous proposer de remplir un questionnaire papier sur l'aéroport et son utilisation. Laure parviendra à garder le stylo à bille que l'on avait mis à notre disposition pour cette enquête!

Bientôt des hôtesses demandent aux passagers placés sur les rangées 20 à 30 de se présenter à la porte et nous serons les premiers à passer ce contrôle et nous diriger vers l'avion. Nous attendons un moment que le fauteuil handicapé soit en place dans l'avion avant de pénétrer à notre tour dans l'appareil, un Boeing 737-400.

Le pilote nous annonce un léger retard dû à l'encombrement de l'espace aérien mais bientôt c'est avec le petit serrement de l'estomac que l'on ressent la poussée des réacteurs qui nous propulsent dans le ciel. Il est 21h40mn et le vol doit durer 2h40mn. Nous survolons la Vendée que les "locaux" reconnaissent bien puis c'est la côte Sud Vendée suivi par les Iles de la Charente Maritime alors que l'avion s’éloigne de la côte dans le golf de Gascogne.

Le personnel de bord vient alors nous proposer un repas que Dominique va apprécier! Le reste de l'équipe ayant le ventre un peu moins creux! Après le repas, les filles vont prendre un peu de repos, couchées en travers des banquettes restées libres dans cet avion, assez loin d’être complet!

La nuit est tombée; en dessous de l'avion quelques villes apparaissent dans des halos de lumière dorée et c'est à la nuit noire que l'avion se pose à Marrakech.

Youssef nous accueille après le contrôle des passeports et nous aide à charger les bagages sur les chariots dont l'état laisse parfois à désirer. Celui que pousse maintenant Brigitte a une roulette usée inégalement et il tangue de façon comique dans les mains de notre amie. Nous allons jusqu'au minibus où rapidement les bagages trouvent place. Nous nous laissons conduire vers le centre ville et l’hôtel Hasna qui doit nous héberger ce soir. Les trois garçons seront logés au premier étage chambre 101, les deux filles seront un peu plus haut dans les étages. Youssef nous donne rendez-vous demain matin pour prendre ensuite la route vers la montagne. Youssef nous dit avoir tenté, mais en vain, d'entrer en contact avec notre amie Annabel, arrivée au Maroc avant nous par un autre avion.

 

lundi 23 Mai 2011

 

Route Marrakech Aiguer Sioual

Aiguer Sioual- Tacheddirt : 7h06;8,5km;853m de montée ; 232m de descente

 

Nous avons passé une nuit acceptable, malgré la chaleur qui nous change un peu de celles de nos latitudes, encore que le printemps chez nous a été bien clément!

Nous descendons et commençons de prendre notre petit déjeuner après avoir attendu les filles quelques minutes.

Annabel se présente à nous et nous raconte ses dernières aventures : elle a parcouru les rues de Marrakech hier et s'est collé aux pieds une batterie d'ampoules de toutes les puissances qui l’inquiètent un peu pour les jours à venir. Laure et Brigitte arrivent ensuite et nous terminons le petit déjeuner ensemble. Nous remontons dans les chambres terminer les préparatifs puis descendre ensuite nos bagages dans l'entrée de l’hôtel.

Youssef est là avec le chauffeur et notre guide Ibrahim. Nous réglons notre participation à ce raid à Youssef puis nous aidons, un peu, le chauffeur et le guide à charger les sacs dans le minibus puis Youssef nous salue et nous partons vers la montagne.

Nous traversons la plaine couverte d'oliveraies puis nous pénétrons une large vallée ; le chauffeur fait un rapide arrêt pour faire le plein de carburant puis nous repartons. La vallée s'encaisse un peu; le chauffeur fait un nouvel arrêt dans un village pour que nous achetions de l'eau: elle est moins chère ici qu'à Marrakech, il s'en faut du simple au double!! des vendeurs profite de cet arrêt pour nous proposer quelques babioles à acheter et parfois avec bien de l'insistance! Ils finissent par s’éloigner du minibus et nous repartons. Le chauffeur fait quelques arrêts en bord de route pour nous permettre de faire des photos des villages perchés sur les escarpements qui maintenant surplombent la vallée. La route grimpe alors plus franchement, des travaux stoppent parfois notre progression mais cela ne semble pas inquiéter notre guide. Bientôt nous commençons à voir des randonneurs et quelques mules sur les bords de la route; un nouvel arrêt auprès d'un groupe de muletiers et de mules "à vide" nous laisse penser que le but est atteint. Le minibus avance jusqu'à une aire de déchargement, les mules nous rejoignent, nous saluons les nouveaux arrivants; ils sont quatre : trois muletiers et un cuisinier. Tout ce petit monde décharge l’impériale du minibus qui repart ensuite rapidement vers la vallée.

Chacun de nous prépare son sac de randonnée et laisse le surplus dans le sac qui sera transporté par les mules. Sans plus attendre nous partons sur le versant en direction d'un petit village situé hors de portée de l'Oued que nous traversons sans problème. Une petite biquette s'est entichée de l'un d'entre nous et elle nous poursuit en bêlant; le guide finira par l'attacher à un buisson et la pauvre biquette nous regardera partir en bêlant à fendre l'âme!

Le cuisinier, avec sa mule, nous rattrape et part ensuite devant nous préparer le repas de midi alors que nous commençons à ressentir les effets de la pente et de la chaleur. Nous parvenons à un col d'où nous découvrons la vallée suivante; les flancs de cette vallée sont très arides et peu végétalisés alors que le fond est d'un vert tendre, couvert d'arbres que l'on identifiera plus tard comme étant des noyers, alimentés en eau par un oued qui coule au fond. Nous y découvrons des petits villages accrochés au dessus de l'oued comme les premiers que nous avons vus. Ibrahim nous propose des fruits secs pour recharger nos batteries.

Après un petite pause nous partons vers le fond de la vallée par une piste qui descend doucement vers l'oued. Quelques fleurs, nouvelles pour nous, poussent partout et les appareils photos y vont de leurs fonctions Macro! Un peu avant de rencontrer l'oued, nous pénétrons dans la forêt de noyers et nous découvrons des matelas étalés par terre, en carré avec une natte au milieu: c'est l'endroit choisi par le cuisinier pour notre repas de midi et il s'affaire, non loin, à la réalisation de ce repas. Ibrahim nous propose du thé à la menthe bientôt suivi par le repas. Des enfants semblent jouer dans l'oued mais il s’avère qu'ils ramassent du sable dont ils remplissent des sacs qu'ils transportent ensuite on ne sait où; une femme est parmi eux et nous fait signe de ne pas faire de photos. Nous finissons le repas puis nous prenons un moment de repos alors que le cuisinier remballe son chargement, laissant quelques nourritures aux enfants qui trainent autour de notre bivouac. Certains nous proposent même de se laisser prendre en photo moyennant "Dirhams"!!

Puis nous repartons en traversant l'oued, passant de pierre en pierre avec l'aide d'Ibrahim; le chemin remonte vers le village dans le lit d'un cours d'eau qui doit servir d’égout au village; toutes sortes de détritus y trainent. Il remonte ensuite vers le fond de la vallée et les nuages s'y amoncèlent. Bientôt quelques coups de tonnerre retentissent, suivis de grosses gouttes de pluie qui font sortir les équipements spéciaux des sacs; seul Dominique reste impassible; il est vrai qu'il n'a pas cru à la pluie et sa cape de pluie est dans son bagae de soute "mule"!

Il va donc se contenter du sursac et basta! Heureusement la pluie ne s'intensifiera pas et les équipements feront quelques aller-retour sur les épaules des prévoyants!

Nous traversons un dernier village, suivis par les gosses et saluant leurs parents puis nous trouvons nos muletiers du matin qui ont déjà monté le marabout cuisine et salle à manger et s'occupent en nous attendant. Les mules sont entravées, par une patte, aux alentours. Nous avons droit à une tournée de thé à la menthe puis nous montons nos tentes à coucher; nous en montons quatre; deux d'entre elles seront occupées par un seul habitant ; cette nuit et ce sont Brigitte et Dominique qui seront solitaires. De l'autre coté du talweg un autre bivouac est déjà installé.

En attendant le repas du soir, nous admirons le coucher de soleil sur les versants rocheux qui nous dominent et nous mettons au point une stratégie pour photographier l'ensemble du groupe : pied photo, retardateur voire même télécommande pour les plus sophistiqués!

Le repas du soir se compose d'une soupe et d'un couscous succulent qu'Ibrahim distribue après avoir rempli chaque assiette. Le dessert sera composé de melon frais et juteux et une tournée générale de Verveine couronnera ce premier repas du soir de bivouac.

 

mardi 24 mai 2011

 

Tacheddirt Refuge Toubkal : 7h38mn, 11km, 1314m de montée, 624 de descente

 

Le chien, qui a dormi prés de nos tentes cette nuit, a été dérangé ce matin de bonne heure et ses aboiements ont commencé de réveiller la plupart des dormeurs du bivouac. C'est ensuite le coq de Dominique qui lance son cri avec une heure d'avance, décalage horaire oblige!!

Le temps est clair ce matin et le soleil va se lever dans le col du fond de vallée, il embrase les crêtes rocheuses qui nous dominent. Nous déjeunons ensemble puis nous plions les tentes alors que nos muletiers commencent le rangement des impedimenta. Nous partons ensuite vers un col un peu en aval de la vallée et que l'on rejoint par une route peu pentue. Parvenus à ce col nous y faisons une pause; devant nous, à nos pieds, la vallée et le village d'Imlil, en face : deux cols l'un à 2200m à droite et l'autre à 3500m à gauche; nous devrions emprunter celui à 3500m dans quelques jours!

Olivier s’aperçoit que les portables sont utilisables ; il passe des appels et reçoit des textos dont l'un lui annonce la naissance de Lola, la fille de Thomas et Sonia.

Nos muletiers nous rejoignent et plongent dans la descente; Ibrahim nous propose quelques fruits secs: dattes, cacahuètes, pralines, amandes, figues etc.. Un noyau de datte tombé au sol est aussitôt pris en charge par une cohorte de fourmis qui souhaitent l'emporter à l'abri mais un pied inattentif finira par mettre fin à cette tentative étonnante.

Nous profitons de cet instant pour souhaiter un bon anniversaire à notre GO, Olivier, qui prend aujourd’hui un an de plus au compteur puis nous partons vers Imlil. Nous y croisons d'autres randonneurs et muletiers.

Nous traversons le village d'Imlil et Olivier en profite pour acheter une brosse à dents dans un petit commerce local puis nous commençons à remonter sur l'autre versant parmi les commerces destinés souvent aux nombreux touristes et randonneurs qui partent vers le Toubkal. Dans le haut du village nous pouvons admirer quelques beaux tapis tissés aux belles couleurs.

Après quelques lacets nous rejoignons une piste qui conduit au village de Aroumd que nous longeons sans le traverser mais qui est l'occasion de belles photos. L'étranglement de la vallée s’élargit ensuite et les galets transportés par l'oued quand il est en crue, se sont étalés sur toute la largeur de la vallée. Nous devrons traverser les bras de l'oued en sautant de pierre en pierre ou bien en enlevant les chaussures et chaussettes mais c'est un peu plus long et ça fait froid aux pieds!

Les muletiers se sont arrêtés un peu plus haut et le thé à la menthe nous attend suivi du repas;

Annabel en profite pour refaire ses pansements de pieds et les couvre d'élastoplaste. Le ciel s'est un peu couvert, quelques gouttes de pluie se mettent à tomber et nous n'aurons pas le temps de faire la sieste aujourd’hui. Dominique a sa cape de pluie et il va s'en munir car cela semble plus sérieux qu'hier.

Il y a du monde sur cette piste dans tout les sens, piétons, randonneurs et mules chargées de toutes sortes de denrées. Nous traversons un pont en ciment puis nous passons à coté du Marabout de Chamharouch puis le sentier devient plus raide et monte vers le haut de la vallée. Il pleut toujours de temps en temps mais cela reste supportable malgré tout!

Nous finissons par arriver à notre lieu de Bivouac que les muletiers ont déjà installé; nous montons nos tentes, comme hier, mais ce soir ce sont Jérôme et Annabel qui seront seuls dans les tentes.

Il y a du vent aussi dans ce coin encaissé mais cela n’empêchera pas les uns et les autres d'aller faire un brin de toilette dans l'oued qui gronde à proximité et l'eau en est bien fraîche!

Chacun occupe son temps à sa manière en attendant le repas: Annabel fait des photos des hommes qui prennent la pose sur un gros caillou, Brigitte dessine sur son carnet à esquisses, les muletiers s'occupent de leurs animaux et le cuisinier prépare notre repas du soir, les autres ne font rien non plus. Le cérémonie du thé a lieu aussi puis l'heure du repas approche et nous ne sommes pas fâchés de nous mettre un peu à l'abri dans le marabout; il est vrai que nous sommes aux alentours de 2800m et nos altimètres sont plutôt aux alentours de 2650m !

Le repas du soir sera axé autour d'un succulent tajine et nous sommes étonnés des merveilles que le cuisinier est capable de réaliser dans ces conditions un peu champêtres!

Pour demain, Ibrahim se lèvera à l'heure normale pour le départ vers le Toubkal et jugera alors de l'opportunité d'y aller.

 

mercredi 25 mai 2011

 

Col Tizi n Ouagane : 6:27mn ; 11km ; 930m de montée et descente

 

Il a beaucoup plu et le vent a soufflé fort cette nuit; dans la tente de Dominique et Olivier, les toiles se sont touchés et l'eau a pénétré dans l'habitacle et c'est Olivier, installé coté vent, qui a épongé le désastre avec ses vêtements et son matelas, tout est ainsi un peu, voire très, humide. Il essore ce qui doit l’être et tente de se trouver des vêtements secs. Il est 6h30mn et Ibrahim ne semble pas prêt au départ. Nous prenons le petit déjeuner puis nous préparons un départ vers le col du fond de vallée, le col Tizi n'Ouagane, qui se trouve aux alentours de 3800m et où la neige est très présente, il faut donc prévoir les crampons. Notre bivouac restera à cet endroit pour ce soir.

Nous partons donc en direction du refuge que l'on dépasse sans trop y faire d’arrêt, nous croisons un groupe de jeunes qui descendent; ils sont tout mouillés et nous discutons en anglais avec un des encadrants qui regrette le mauvais temps qui l'a surpris lui aussi, habitué qu'il est à cette randonnée depuis quelques années.

Après le refuge, c'est un raidillon qui nous mène sur un petit plateau situé vers 3400m soit à une altitude que quelques un d'entre nous n'ont pas franchi pedibus cum jambis! Il fait froid et humide mais nous continuons vers le col avec parfois un peu de peine car l'altitude est là et nos jambes et notre souffle le sentent bien! Nous parvenons au col qu'une corniche de neige occupe; c'est le point de passage de la montée vers le Pic Ouanoukrim que nous aurions dû gravir mais que nous avons rayé de notre carnet de route. Nous faisons une courte pause, Olivier descend un peu puis nous le rejoignons et nous repartons vers le bas. Ibrahim nous propose un arrêt à l'abri d'un bloc de rocher pour nous donner à manger quelques nourritures : sardines à l'huile avec du pain et fruits secs; nous sommes à 3400m et les sardines sont vitement avalées avant de repartir vers le refuge où Olivier ira chercher quelques informations sur la météo de demain : cela serait possible, du point de vue météo, demain matin de bonne heure.

Nous regagnons ensuite le bivouac pour le thé traditionnel et nous mettre un peu plus au sec. Le vent qui souffle parfois en violentes rafales permet de sécher les vêtements humides et c'est bien pratique! Mais il faut tout ranger dés que la pluie se mêle au vent!

Nous discutons avec Ibrahim du programme de demain: nous sommes prêts à un lever matinal, quitte à monter à la frontale; à lui de voir si cela est envisageable demain! Le repas du soir sera composé d'une bon plat de spaghetti bolognaise aptes à regarnir nos réserves de sucres lents.

 

jeudi 26 mai 2011

 

Anté-cime du Toubkal- retour Imlil:10:24mn ; 15500m ; 1054m de montée ; 1852m de descente

 

Il a plu un peu cette nuit mais Ibrahim nous réveille quand même à 4h du matin et il y a quelques étoiles dans le ciel. Nous faisons nos sacs et prenons le petit déjeuner puis nous partons vers le refuge à la lueur de nos frontales. Annabel a préféré rester au bivouac et, étant donné le temps qu’il fait, Dominique se demande un peu ce qu'il fait sur ce sentier ! Parvenu au niveau du refuge, alors qu'Ibrahim se dirige vers le névé qui monte vers le sommet, Dominique demande au guide si il peut ne pas se lancer dans la pente et rester ici ; cela ne dérange pas trop Ibrahim mais après quelques minutes de réflexion, Dominique prend la décision de continuer quand même.

Au dessus de nos têtes, les nuages sont bloqués aux alentours de 4000m et nous attaquons la montée dans le névé, Ibrahim calquant son pas sur celui de Dominique ; d'autres montagnards sont aussi dans la pente ; quelques gouttes de pluie tombent, bientôt remplacées par du grésil ; nous avons revêtu les vêtements de pluie et nous continuons l'ascension vers la brume qui bientôt envahit notre atmosphère. Un groupe marche en même temps que nous ; ils ont mis les crampons mais marchent à notre rythme, cherchant peut être une aide dans le choix de la direction à prendre. Un autre guide local arrive avec un petit groupe et discute en marocain avec Ibrahim. Rapidement nos deux groupes obliquent vers la gauche, et nous progressons maintenant avec 20cm de neige fraiche ou molle qui commence à mouiller les bas des pantalons. La visibilité est réduite à une cinquantaine de mètres et nous marchons à flanc vers on ne sait trop quoi. Il y a de l’hésitation à l'avant, Dominique propose son GPS mais à sa lecture, il a l'impression assez nette que les informations fournies sont inexploitables et les guides décident sagement de ne pas continuer dans ces conditions ; nous faisons donc demi tour et c'est sous des averses de grésil presqu'incessantes que nous filons dans la descente alors que nos traces commencent déjà à disparaître.

Nous passons au niveau du refuge sans y faire d’arrêt prolongé et nous allons jusqu'au bivouac ou nous retrouvons Annabel. Le temps de se changer un peu et de se remettre des nos émotions et le repas de midi est prêt : nouilles avec des haricots et des maquereaux à la tomate.

Ibrahim est désolé de ne pas nous avoir conduit au sommet mais les montagnards que nous sommes savent que la solution adoptée était la bonne. Brigitte est contente de cette expérience de montagne avec des conditions un peu rudes ; il est vrai que nous l'avions déjà un peu "baptisée" lors de la première journée de l'Anéto, l'an passé !

Nous discutons avec Ibrahim des possibilités pour les jours à venir :

  1. rester ici ce soir et faire une nouvelle tentative demain ou descendre si le temps n'est pas beau

  2. descendre cet après midi vers Imlil ; de là si le temps le permet passer par un des cols entrevus avant hier puis rejoindre la plaine par un autre chemin.

Étant donné l'état des troupes, nous décidons sans trop de discussions de descendre dés cet après midi.

Les muletiers et le cuistot vont donc s’activer à démonter le bivouac. Nous plions nos tentes en tachant de profiter des coups de vent pour faire sécher ce qui en a besoin sans les laisser nous arracher les toiles des mains. Puis nous partons dans la descente sous le vent et les gouttes de pluie fréquentes. Nous retrouvons le marabout de Chamharouch puis nous arrivons au niveau du plateau de galets au dessus de Aroumd. Cette fois l'oued, que nous avions déjà trouvé grossi au niveau du bivouac, est bien violent et un groupe devant nous est entrain de traverser ; le niveau des eaux complique la tâche, certain enlèvent les chaussures et chaussettes mais il faut rester prudent car le courant est violent. L'un ou l'autre saute de pierre en pierre, recouvertes par le courant mais comme les chaussures sont trempées, cela n'est pas très grave. Quand tout le monde est passé, nous continuons vers le gué suivant puis le suivant encore. Partout le courant est violent et la traversée hasardeuse et humide. D'autres personnes se déplacent dans le coin et le plus sec semble être de traverser installé sur le dos des mules. Nos muletiers nous ont rejoint et, ne pouvant chevaucher leur bêtes, les font traverser seules le courant, passant plus loin en se mouillant un peu le bas des pantalons et nous serons logés à la même enseigne !

Pendant notre traversée, Ibrahim est parti devant à la recherche d'un gite pour nous loger à l'abri ce soir.

Nous retrouvons tout notre convoi devant un bâtiment de bord de route ; les muletiers ont déjà commencé à décharger les mules et ils étalent le matériel sous un préau en contre bas de la route où se situe l'entrée du gite. Nous y retrouvons nos sacs et nous nous installons dans deux chambres différentes, une pour les hommes et une pour les femmes. Il est possible de prendre des douches chaudes et nous allons en profiter avec délices. Le cuisinier nous a préparé le thé accompagné de petites crêpes bien agréables et c'est dans la salle à manger du gite que nous allons passer le temps avant le repas du soir.

Dehors le vent et la pluie se mêlent en permanence.

Pour demain, il est possible de monter vers un col si le temps le permet, nous déciderons demain ! Olivier passe un peu de temps au téléphone avec Youssef pour avoir son avis sur la suite à donner à notre périple.

Pour le repas du soir ce sont de petites omelettes originales et très bonnes.

Ce soir nous ne trainons pas pour nous coucher car la journée fut longue et fatigante.

 

vendredi 27mai 2011

 

descente de Aroumd à Imlil;2h ; 1,5km ; 300m de descente

 

Il fait encore mauvais ce matin, l'oued est très grossi et il a pris une couleur marron café au lait causée par la terre que la pluie a dû arracher dans les hauteurs. En regardant vers le haut de la vallée on s’aperçoit que l'oued a développé des nouveaux bras parmi les galets qui tapissent ce fond de vallée. On n'aurait sans doute pas pu traverser si on était redescendu ce matin!On a bien fait de partir hier après midi ! On décide de ne pas se lancer vers le col mais de rentrer à Marrakech cet après midi.

Nous prenons le petit déjeuner puis nous commençons à refaire nos bagages. Nous passons aussi un grand moment, avec l'aide de Youssef au téléphone d'Olivier, pour préparer ce que nous donnerons aux muletiers, cuisinier et guide en terme de pourboire et autres vêtements. Quand nous sommes arrivés à une proportion acceptable, ils viennent nous rejoindre dans la salle à manger et c'est Olivier qui doit se dévouer pour faire ces cadeaux à nos amis de quelques jours. Il est vrai que tous ces gens n'ont pas les mêmes facilités d'approvisionnement en matériel moderne et de bonne qualité que nous en France. Nous avons mis 20Euros en plus pour la nuit complémentaire que nous devrons passer à Marrakech. C'est Ibrahim qui se chargera du règlement de ce paiement car il pourra obtenir de meilleurs prix que nous.

Chacun tourne autour du gite quelque temps puis nous organisons une visite dans le village d'Aroumd situé sur un piton de l'autre coté de l'oued. Brigitte et Dominique partent de leur coté avec des protections contre la pluie, parapluie ou veste de pluie car notre amie a laissé sa cape à Ibrahim qui en avait bien besoin ! Nous parcourons les petites rues du village dont certaines passent parfois sous le premier étage des habitations, nous nous retrouvons même parfois sur les toits des maisons  ou dans des ruelles en cul de sac. La population locale est agréable et répond à nos salutations avec gentillesse, des enfants nous suivent ; certains seraient bien contents de récupérer le parapluie de Dominique mais celui ci s'y cramponne fort, Brigitte devra se défaire de ses pilules homéopathiques pour les satisfaire !

Puis nous retrouvons le reste du groupe et nous revenons au gite pour le repas de midi ; nous partons ensuite, sacs au dos, vers Imlil alors que le ciel s'est un peu découvert mais le vent souffle toujours fort.

Nous arrivons au pont sur l'Oued avec son mur de protection construit avec l'aide d'une association ; le minibus est déjà là et s'approche ; les muletiers vont transférer le matériel du dos des mules au toit du bus pendant que nous prenons un café ou un thé offert par Laure dans un café local. Les muletiers viennent avec le cuisinier nous y retrouver pour nous saluer et repartir chez eux ou vers de nouvelles pistes !

Ibrahim nous accompagne dans le minibus qui quitte son stationnement et heurte un rocher avec une partie de son train avant mais c'est sans gravité nous dit le chauffeur après inspection !

La route est sinueuse et chacun y trouve l'explication pour le petit trouble qu'il ressent proche du mal de mer ! Heureusement il y a des travaux sur la route de montagne qui nous obligent à un arrêt et nous pouvons descendre respirer et fouler la terre ferme ; nous sommes encore dans la montagne mais le ciel est dégagé, il fait presque chaud, Brigitte fait faire des photos à une petite fille qui s’émerveille des résultats obtenus sur le petit écran de l'appareil, des vendeurs sont là aussi qui nous proposent pierres et bijoux à de bons prix mais heureusement la route se dégage et nous repartons ; le reste du parcours dans la montagne se termine bientôt, nous filons maintenant dans la plaine vers Marrakech où nous parvenons à l’hôtel Hasna ; c'est le moment de quitter Ibrahim qui nous salue avec un peu d’émotion puis nous prenons nos chambres.

Le temps de se changer un peu et nous repartons vers Marrakech et son centre ville ; nous faisons un arrêt au centre artisanal pour se faire une idée de ce qui se fabrique dans ce pays ; nous passons ensuite au pied de la Koutoubia mais pas de tas de chaussures devant la porte et on ne peut pas visiter ! Nous allons ensuite vers la grand place Jemaa El Fna, point central de la vie de la ville ; ici toutes sortes de commerces ambulants sont installées : musiciens, montreurs de singes et charmeurs de serpents, vendeurs de fruits secs et de jus d'orange, restaurants rapides et toutes sortes de gens à l'affut d'une petite pièce ou d'un arrière train où passer ses mains ! Nous pénétrons ensuite dans le Souk avec ses échoppes regroupées plus ou moins par type de produits proposés; nous pendrons un thé offert par Brigitte sur la place des Épices alors que Laure et Annabel marchandent assidument des bonnets et Olivier un pouf en toile tissé de couleur. Nous nous fions au guide touristique d'Annabel pour chercher un restaurant mais celui qui est indiqué sur le guide est un peu cher à notre goût et nous en trouvons un autre moins cher avec terrasse, lui aussi, mais la nourriture ne sera pas au niveau de qualité que nous espérions et auquel Mohammed notre cuisinier nous avait habitué.

Après le repas nous revenons sur la place et il est bien difficile de se passer du service (payant) des guides amateurs toujours prêts à nous emmener au bout du monde sans qu'on leur demande rien mais qui réclament parfois avec vigueur un pourboire conséquent après leur prestation !

Sur la place, les animations battent leur plein, restaurants, musiciens et bateleurs s'en donnent à cœur joie ! Cela semble ravir ces dames mais les garçons vont rentrer à l’hôtel. Rendez vous demain pour une visite de la ville et de certains de ses monuments remarquables.

 

samedi 28 mai 2011

 

Visite de Marrakech et achats divers.

 

Il a fait très chaud cette nuit mais Olivier a bien dormi ainsi que Jérôme.

Petit déjeuner ensemble puis Brigitte part de son coté vers un marché de gros et des jardins, nous la retrouverons pour manger à midi. Le reste de la troupe part vers le palais Bahia ; nous faisons un arrêt au centre artisanal où Olivier refait le plein d’argent liquide frais puis Annabel veut faire pareil mais le système se bloque et sa carte reste coincée dans l'appareil ! Il faut faire opposition car de plus la banque est fermée !notre amie fait opposition sur sa carte par téléphone avec l'aide de l'un ou l'autre qui connait la procédure et ses pièges !

Un peu plus loin Annabel se prend le pied dans un des innombrables pièges tendus au raz du sol partout sur les trottoirs : dalles descellées, carreaux manquants, boulons et câbles électriques aux emplacements des réverbères, il y a de tout !

Elle fait donc une belle chute et se félicite, malgré tout, d'avoir confié son appareil photo à Olivier quelques secondes auparavant ! Nous repassons sur la place, moins animée ce matin, puis nous prenons une large rue avec banques et commerces ; dans une banque, une mobylette est garée et cela plait bien à Olivier car c'est un Crédit Agricole!

Nous visitons le Palais Bahia (sauf la grande cour en travaux) ; c'est un palais avec de nombreuses salles couvertes de faïences et dont les plafonds et linteaux de portes sont très décorés ; il y a de nombreuses salles et de nombreux groupes de toutes nationalités qui visitent ; nos appareils photos y vont de leur clic clac de pixels ! Nous trouvons un fer à cheval qu'Annabel va récupérer pour lui porter bonheur car elle en a bien besoin aujourd’hui !

Nous partons ensuite vers la Madersa Ben-Youssef, école coranique, mais dans la rue un magasin, vendant des verres, attire l'attention de l'une ou l'autre et les transactions commencent âprement ; tout le monde fera une bonne affaire et nous repartons ; Brigitte, contactée par téléphone, nous dit être surbookée et va manger en vitesse dans le coin où elle se trouve , rendez vous à l’hôtel ce soir vers 19h30. Parvenus sur une petite place, un restaurant propose des tajines à bon prix et nous nous installons sur la terrasse cette fois aussi. Tajine de toutes sortes pour tout le monde et boissons offertes par Olivier. Après le repas nous repartons mais Dominique n'est pas très tenté par l’école coranique et il abandonne le reste de l’équipe pour vaquer dans le souk et faire quelques achats tranquillement .

Devant le Club Méditerranée se trouvent toutes les voitures du Rallye du Maroc Historique et elles sont d'époque ! Nous avons rendez vous avec Youssef à 19h30 pour le repas à l’hôtel. Dominique rejoint ses amis pour ce repas qui nous verra engloutir un bon steak frites après une salade de crudités avec du thon ; yaourt comme dessert alors que le serveur est parti regarder le match de foot à la télé (Barcelone / contre des anglais).

Nous échangerons avec Youssef au cours de ce repas sur la vie au Maroc dans de nombreux aspects politiques et commerciaux. Après le repas nous irons boire un coup à la santé de Jérôme pendant que, dans les rues, les voitures, motos et passants laissent éclater leur joie : Barcelone a dû gagner nous dit le serveur !

Les filles iront sans plus tarder se coucher car leur soirée d'hier soir s'est prolongée jusqu’après minuit et, de plus, Annabel repart avant nous, son avion décollant à 9h elle doit quitter l’hôtel vers 7h du matin ; les garçons vont aller trainer vers la ville nouvelle, ses grands immeubles et magasins à l'occidentale et son palais des pâtisseries où Olivier voudrait bien remplir sa grande boite en plastique de friandises pour ses proches. Nous ne trouverons pas la pâtisserie mais de retour à l’hôtel, le gardien lui indique l'endroit précis de ce palais de la gourmandise, nous ne sommes pas allés assez loin !

 

dimanche 29 mai 2011

 

Petit tour dans Marrakech- vol de retour Marrakech – Nantes

 

Nous pensons qu’Annabel a bien pris son taxi ce matin car elle n'est plus à l’hôtel quand nous nous levons pour le petit déjeuner. Laure est déjà partie, elle aussi, finir ses achats tranquillement. Brigitte, Olivier Jérôme et Dominique déjeunent donc ensemble puis Olivier part de son coté pour acheter ses pâtisseries et ses friandises et autres babioles.

Brigitte, encadrée par Dominique et Jérôme part vers la vieille ville ; passage à travers le Cyber-parc, jardin public dans lequel des bornes internet sont à disposition mais nous ne parviendrons pas à entrer en communication avec le net.

Nous passons à coté de la résidence du roi, close de hauts murs, tout près de la casbah. Nous pénétrons dans la casbah en direction des tombes Saadiennes ; c'est un lieu comme un petit palais dans lequel des personnalités de cette dynastie sont enterrés sous des tombes décorées de faïence qui se retrouve aussi sur les murs et dont les plafonds sont aussi joliment décorés et sculptés.

Nous allons ensuite visiter le Palais Badi qui est en ruines à l’intérieur mais dont le mur d'enceinte subsiste et sur lequel les cigognes ont fait leur nid ; la vue sur la ville est intéressante depuis ce belvédère.

Nous rentrons ensuite à l’hôtel en passant devant l’hôtel Mamounia, résidence des hôtes de marques en visite dans la ville.

Olivier nous attend dans le hall de l’hôtel, bagages faits et achats complétés ; Brigitte, Jérôme et Dominique montent dans les chambres récupérer leurs bagages et revenir dans le hall. Laure n'est pas là alors les plus affamés partent vers la ville nouvelle pour manger un morceau ; Dominique va rester ici pour garder les sacs !

Après leur repas Olivier, Brigitte et Jérôme reviennent et nous attendons toujours Laure ; le chauffeur arrive avec son petit garçon et nous allons continuer à attendre ; Youssef arrive aussi, Olivier tente de contacter Laure et nous finissons par commencer à charger les bagages dans le minibus ; Dominique sort les jumelles et scrute les trottoirs venant de la vieille ville et il finit par découvrir notre amie qui arrive avec, à la main, quelques achats âprement marchandés.

Youssef va nous laisser ici et nous le saluons avec reconnaissance.

La route se déroule jusqu'à l'aéroport où le chauffeur nous aide à décharger puis nous salue et repart avec son petit garçon comme copilote.

Nous faisons les différentes formalités puis nous allons attendre dans la zone "hors taxe" de l'aéroport. Nous faisons quelques courses en attendant l'affichage de notre porte d'embarquement. Brigitte va saluer tous les gens qu'elle connait et ils sont légion dans ça hall !

Il y a un peu de cafouillage dans les numéros et dans l'affichage alors nous devons changer de porte et attendre longuement avant d’accéder au bus, au tarmac puis dans l'avion. C'est un Boeing 737-800 dans lequel Olivier sera au hublot et Jérôme à coté de lui ; ils vont pouvoir apprécier et filmer le décollage, avec presque une heure de retard, et les paysages survolés. L'Espagne sera un peu sous les nuages mais en France, ils vont découvrir le bassin d’Arcachon, la presqu’ile du Verdon, Royan, les iles de Ré et Oléron, la Rochelle puis Noirmoutier etc..les filles sont sur l'autre aile et bénéficient de l’intérieur des terres. En arrivant vers Nantes, la raffinerie de Donges apparaît avec ses fumées ainsi que la centrale électrique de Cordemais.

C'est avec seulement 25mn de retard que l'avion se pose à Nantes. Nous récupérons les bagages puis la voiture qui nous ramène sans autre forme de procès à la Roche sur Yon où nous laissons Jérôme et Brigitte, Olivier et Dominique tiendront compagnie à Laure jusqu'à Benet où elle les dépose alors que la nuit est tombée sur cette semaine de dépaysement. Grand merci à notre ami Olivier qui s'est dépensé sans compter pour monter cet important voyage. Merci à tous de votre bonne humeur.

Un membre de l'équipe

 







CLUB ALPIN FRANCAIS VENDEE
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