Carnet de route

Carnet de sentiers sur le GR 20 en Corse

Le 04/09/2011 par Olivier Goussard

Pas vraiment un compte rendu, plutôt des sensations, des états d’âme des réflexions, des impressions. Pas de chronologie précise avec les temps, les dénivelés, les noms, le matériel, les refuges, les bivouacs, les topos le font mieux que moi.

Ces notes personnelles sont brutes d’écriture sur mon calepin écrites le soir après 6 h de marche. Je vous demande donc de l’indulgence quant au style peu académique.

Marcel Mercier

 

 

4.09.2011

Didier – Clarisse – Olivier – Marcel

Départ de Benet chez Olivier. Autoroute et conduite non stop pour Olivier. Bateau à Toulon vers 23 h cabine couchette dodo pas vu la mer. Matin bousculade, ensuite frayeur pas moyen de retrouver la voiture dans les nombreux ponts du bateau ; in extremis planquée derrière des semi-remorques, nous nous engouffrons dans la voiture pour sortir du bateau aussitôt. De Bastia 2 h de route vers Calenzana – Départ du GR 20.

La possibilité d’une île pas plate du tout.

 

5.09.2011 – 1ère étape – Calenzana 275 – Ortu di u Piobbu 1570

Sac à dos lourd, le soleil cogne déjà , 1300 m de dénivelé d’entrée pour un 1er jour pas idéal mais bon 6 h après nous sommes arrivés au refuge. Il y a beaucoup de monde. Installation du bivouac. Paysage avec vue sur la baie de Calvi.

 

6.09.2011 – 2ème étape – Ortu Di Piobbu – Carrozzu 1270 – Beau temps -

Départ vers 8 h chemin difficile dans les rochers, escalade et désescalade faciles mais dans des cailloux instables. Pénible, vers 14 h refuge et montage du bivouac.

Anecdote après 1 h de montée Olivier s’aperçoit qu’il a perdu une croc : redescente jusqu’au bivouac puis remontée dans la foulée – pas mal Olivier. Paysages de montagne aride, aiguilles acérées.

A quoi pense t’on quand on marche seul. Même quand on est en groupe le marcheur est seul avec ses pensées qui sont d’ailleurs fugaces car il faut quand même rester concentré pour poser le pied où il faut. Exemple : qu’est ce qu’ils me font chier avec leur putain de GR 20 ! Combien il reste de dénivelé ? On arrive quand au refuge ? Qu’est-ce que je fous là ? J’ai soif, j’ai faim, j’ai mal aux pieds.

Les réflexions sont assez primaires car il est difficile d’avoir une pensée cohérente pendant longtemps. J’ai des compagnons de rando super faciles à vivre comme on dit, Olivier un organisateur né auquel rien n’échappe et toujours sur le qui vive pour trouver les bons plans, très pragmatique dans ses décisions et bon montagnard. Didier et Clarisse le couple de sportif par excellence , puissant avec une cohésion parfaite, l’amour quoi et en plus beau dans la vie.

 

7.09.2011 – 3ème étape – Carrozzu 1270 – Ascu Stagnu 1422 – Beau temps -

Départ du bivouac 7 h 30 – Arrivée à 13 h. Remontée sur dalles inclinées avec câbles ou chaînes, 800 m abrupts d’un seul tenant – éboulis + dalles. Descente même tonneau, pas de problème majeur, mais difficile à descendre – grande marche. Même paysage que la veille. Aiguille avec Tafoni*. Orgie de ravioli, très très faim. SMS à Anouk et Cécile.

*Tafoni : trou creusé dans la roche par l’érosion éolienne.

 

8.09.2011 -4ème étape – Ascu Stagnu 1422 – Tighjettu 1683 – Beau temps -

Journée la plus difficile – rando escalade et désescalade, beaucoup de câbles et chaînes : 5 h de marche jusqu’au refuge, avons continué plus loin à la bergerie bivouac, super en plein soleil en plus avec le torrent en bas pour se baigner. En forme craint mon genou. Quelques randonneurs sont plutôt pâles, mieux vaut être habitué au vide. Etape mi rando mi escalade, beaucoup de monde c’est curieux qu’il n’y ait pas d’accident. Vue sur le Mont Cinto fait en 1980 avec Jean Pierre.

Pourquoi partir à l’assaut de ces bastions rocheux, prendre avec nos reflex des vues imprenables qui dormiront dans nos ordinateurs alors que notre rétine a tout enregistré.
Le GR 20 est-il mythique ou mystique comme les porteurs de coquille ? La beauté terrestre me suffit, pas besoin de béquille céleste pour marcher dans une nature sauvage ;
Ce qui me surprend encore, comment mes vibrams qui ont tellement parcouru la montagne puissent encore émerveiller ma tête et mes sens. Je ne pense pas que je referais des treks de 15 jours, sur 8 jours on reste avec l’envie de découvrir, tandis qu’après une semaine de marche la motivation baisse et on n’éprouve pas les mêmes sensations.

 

9.09.2011 – 5ème étape – Tighjettu 1683 – Ciottulu à i Mori 1991 – Beau temps -

Rude montée au col mais rando classique sur sentier en forêt d’abord puis sur rocher à l’arrivée au col, pause au refuge, pris un coca et descente magnifique jusqu’au col de Vergio avec arrêt au bord d’une vasque d’eau pour pique niquer et se baigner. Super rando.

 

10.09.2011 – 6ème étape – Ciottulu à i Mori 1991 – Manganu 1601 – Beau temps -

Belle étape facile, départ en sous-bois, belle montée 600 m eh oui, il faut quand même marcher, superbe lac de Rinu avec les chevaux et la bergerie, bon sentier agréable, arrivée au refuge, fringale je mange chaud, du riz et décide de finir mes lyophilisés et de manger le soir au refuge. Fais un gros tri dans les vêtements, marre de porter, je jette une paire de chaussette, 1 tee-shirt, 1 slip, 2 mouchoirs, 1 pantalon de jogging, 1 gant de toilette, ôté la moitié des lingettes. « Rassurez-vous dans l’incinérateur du refuge ». Je suis trop lourd, solution radicale pour espérer finir le GR 20 sans trop galérer. Pour le genou gauche la boule au creux poplité est bien installée mais je n’ai pas mal et la genouillère a l’air efficace. Suis en forme, marre de porter ce putain de sac. Tout le monde s’en fout que je fasse le GR 20 ou pas, j’ai rien à prouver à qui que ce soit mais le seul qui s’en fou pas c’est moi.

 

11.09.2011 – 7ème et 8ème étape – Manganu 1601 – Pétra Piana 1842 – L Onda 1430

Beau temps. Journée difficile, départ 7 h longue montée pour passer la brèche Capitellu, ensuite traversée à flanc sur des blocs mal commodes puis remontée sur la crête que l’on suit longtemps pour descendre à un refuge où nous déjeunons. Là c’est l’étape normale – toujours + fort nous repartons pour une autre étape (atroce) montée, descente sur l’arête puis une descente gigantesque dans une sorte d’immense éboulis, arrivée au bivouac Onda vers 17 h éreinté. Mais en même temps content d’avoir gagné 1 journée. C’est là tout le paradoxe du randonneur : Il y a du soleil merde on crève de chaud, il n’y a pas de soleil merde on crève de froid. On crève de soif j’ai pas pris d’eau, on prend de l’eau, putain sa pèse lourd etc….

Suivre les bandes blanches et rouges jusqu’au bout du chemin, le rouge m’évoque le sang qui bouillonne dans mes veines et le blanc l’éclat de la beauté des paysages.

Beaucoup de monde sur ce GR 20, c’est vrai il fait très beau et le plus surprenant une grande diversité d’âges, des jeunes étudiants réservés, les 30-40 triomphants, les 40-50 sereins dans la force de l’âge et beaucoup de retraités comme moi qui cherchent à retrouver leurs jambes d’antan, mais d’agréable compagnie et qui fonctionnent d’une façon conviviale. Tout le monde s’accorde pour trouver à ce GR 20 un parfum d’aventure et la renommée de celui-ci n’est pas usurpée .

 

12.09.2011 – 9ème étape – L’Onda 1430 – Vizzavone 920

Etape plus simple moins technique : une rude montée de 700 m pour passer l’arête puis longue descente de 1200 m pour arriver à Vizzavone vers 14 h. Douche, lavage de vêtements, Tel à Marie Claude puis terrasse bière – tout va bien – Resto le soir au Chef de Gare. Je suis en forme, le genoux a l’air de tenir pour le moment, sauf incident je vais terminer ce GR 20. J’en ai vraiment envie et puis cette occasion ne se représentera plus. Je trouve ce trek du niveau du Ladakh l’altitude en moins, il faut vraiment tenir le coup sur la durée. Il faut avouer que j’ai de la chance, je pense que beaucoup de gars de mon âge aimerait avoir la forme que j’ai. Pourvu que ça dure. Didier et Clarisse marchent très fort devant, heureusement Olivier m’attend de temps en temps, et oui je suis souvent le dernier.

 

13.09.2011 – 10ème étape – Vizzavone 920 – E Capannelle 1586 – Temps couvert –

Sentier facile en forêt puis brusque montée pour arriver au refuge à 13 h. Environnement pas terrible, une route arrive là car une petite station de ski est en aménagement. Sanitaire nul beaucoup de monde. Je me tâte si je ne vais pas laisser mon pull rouge pour m’alléger encore. Olivier a la courante, le resto d’hier soir ! c’est qu’il s’est gavé. Le kyste poplité se maintient toujours au même niveau, pas de douleur, la rando est pas mal mais là maintenant je marche pour finir la rando. Je diminue la bouffe au maximum pour éviter le poids, après j’achète au jour le jour

Le matin Clarisse et Didier se font un petit déjeuner style guerre des étoiles avec un nom très troisième type « sachet complet MX3 » poétique non !

 

14.09.2011 -11ème étape – E Capanellle 1586 – Prati 1820 – Beau temps -

Rando identique à la veille, marche en forêt puis 600 m de dénivelé après le col du Verde pour rejoindre le refuge Prati. Plutôt la routine, je ne me pose pas plus de question que ça, monter ou descendre je marche toujours pareil, je ne regarde plus les dénivelés ou les descentes, je regarde la montre et je sais qu’après 5 à 6 h de marche on n’est pas loin du refuge. Les refuges sont des plus rustiques aujourd’hui, pas de lavabo pour laver le linge, à la source comme nos grand-mères et on discute en lavant le linge des bobos ou des puces qu’ils attrapent au refuge. J’ai réservé le repas pour ce soir au refuge car je n’ai plus rien comme lyophilisé, j’ai juste des barres et le saucisson fromage pour le midi et c’est parfait comme ça, je ne sens plus le sac, je vais quand même garder le pull rouge car si on se chope un bouillon je n’aurais rien de chaud à me mettre si je suis trempé. Cette partie Sud du GR 20 c’est histoire de finir le chantier et de dire : «  j’ai fait le GR 20 en entier » ou plutôt j’ai pas abandonné à la moitié. Pluie vers 17 h, rentrer mon linge en catastrophe, il était pourtant presque sec. Toute petite sieste en attendant le repas. C’est la 1ère fois que je ne mangerais pas avec les collègues. Ils sont super sympa, attentifs à mon égard, peut être au bénéfice de l’âge. Je ne pense pas que j’aurais trouvé mieux comme compagnons pour faire un si grand parcours -200 km- car des tensions peuvent très bien apparaître dans un trek aussi long. On campe dans un bel endroit sur de la pelouse alors qu’hier c’était poussiéreux. On aperçoit la côte Est, ça veut dire qu’on se rapproche petit à petit de la fin du GR 20.

Comment le corps peut-il encaisser autant de torture pendant un trek aussi difficile que le GR 20. Montées, descentes sans arrêt, avec des sentiers difficiles, des marches assez hautes, le poids du sac, une nourriture un peu juste ? Encaisser des milliers de pas, des milliers de marches. Finalement sans trop de douleurs. Au bout de 3 jours on n’a plus de courbatures et le corps s’adapte à toutes ces contraintes. Il y a aussi le couchage sous tente sur un matelas de 1 cm mais en fait on dort très bien, mieux qu’au refuge ou ça pue et je ne parle pas des ronflements et les piqûres de bêtes, puces et punaises, une fille avait les jambes couvertes de boutons comme Marie Claude au Maroc.

 

15.09.2011 – 12ème étape – Prati 1820 –Usciolu 1750 – Beau temps -

Assez difficile, passage avec des gros blocs puis grosse montée qui n’en fini pas sur l’arête avant la descente au refuge. Gardien sympa et efficace, bonne épicerie, pris bière, cassoulet, gâteau et 500 g de crème mont blanc, une faim de loup. Je mange le cassoulet ce soir car au refuge que des plats uniques. Je me repose dans la tente après la douche froide au robinet et le lavage des rechanges je pense la dernière fois, il reste 3 jours et je vais les porter 2 jours. C’est un peu un moment privilégié, je me retrouve tout seul à écrire dans la tente. Doublé à mi parcours 2 jeunes femmes fatiguées, une pleurait dès qu’il y avait du vide. De toute évidence le GR 20 n’est pas pour les randonneurs du dimanche, il faut être entraîné, avoir grimpé un peu et avoir le mental pour tenir tous les jours à marcher pendant 6 à 8 h minimum avec le barda. Je n’ai pas eu d’expérience de ténacité aussi intense que le trek du Ladakh ou de la Bolivie, et encore dans ces 2 treks le soir on se mettait les pieds sous la table et cela fait une grande différence, c’est vrai aussi que j’avais 6 et 20 ans de moins. En même temps que nous il y a une dame à peu près de mon âge qui randonne avec sa fille de 25/30 ans, franchement je ne me vois pas m’embarquer sur ce GR avec mes filles ou Marie Claude. J’ai cessé de gérer mes doutes ou les difficultés du parcours pour pouvoir terminer.

En faite j’ai moins de plaisir à randonner sur un GR plutôt que de faire une course avec un sommet même une voie PD ou AD avec recherche d’itinéraire ou les sens sont aiguisés, ou le musculaire n’est pas suffisant, le cerveau doit aussi fonctionner à plein. Suivre les bandes blanches et rouges d’accord c’est bien pratique mais à la portée de n’importe qui un peu entraîné. Et je ne parle pas des tours opérators qui font suivre les valises à roulettes à chaque étape le soir. Bon de toute façon je voulais faire le GR 20 pour le palmarès car c’est le graal du randonneur.

 

16.09.2011 – 13ème étape –Usciollu 1750 – Asinau 1536 – Beau temps -

Etape longue, une crête qui n’en finit pas suivie d’une cuvette interminable puis une longue montée sur le sommet d’Alcudina 2134m et descente au refuge sur un terrain difficile, on a mis 7 h 30. Pas vu Didier et Clarisse de la journée, ils ont dû s’éclipser pour avoir une petite ½ heure tranquille !....... Pas envie de faire la lessive je reste à buller dans la tente, le refuge est nul, il n’y a rien à boire. Je suis agréablement surpris de mon genoux, pour le moment ça tient. Il reste une grosse journée pour passer Bavella puis une petite pour rejoindre Conca la fin du parcours. Certes je vieilli mais c’est quand même un parcours exigeant, heureusement on a du beau temps et l’altitude ne dépasse pas 2100 m. Le refuge où on a planté la tente n’est pas terrible, le gardien une caricature de corse mal embouché : la bière à 10 € et pas grand-chose d’autre. Une certaine lassitude s’installe, on à tous envie d’en finir. Olivier m’a toujours accompagné, malgré cette longue journée je n’ai pas trop souffert. C’est fou comme le corps s’habitue jour après jour à toutes ces contraintes physiques. De toute évidence je ne suis pas un randonneur dans l’âme, j’ai besoin d’un sommet, d’une voie à chercher, de sentir le rocher sous mes doigts, de sentir le passage. Il faut bien le dire dans ce genre de rando il faut marcher sans se poser de questions, ce qui n’empêche pas d’avoir un mental à toute épreuve car il faut quand même tenir le coup pendant 15 jours à une moyenne de 6 à 7 h de marche par jour. Mauvais bivouac.

Le rituel journalier : lever 6 h 15 –ranger sac de couchage – mettre pansement aux orteils – mettre genouillère – chaussette – short – tee shirt – ranger le sac pour savoir ou sont toutes les affaires – « mon sac est rangé comme un semainier de chez Roche-Bobois ». Ensuite sortir tout de la tente – plier la tente – faire chauffer l’eau du petit déjeuner – installer eau – tente - sandale sur le sac - mettre la crème solaire – 7 h 30 - sac sur le dos et c’est parti pour 6 h de marche, que cela monte ou que cela descende, je ne me repère qu’au temps passé, je me dis encore 3 h à faire, plus qu’1 h et on arrive au bivouac vers 13/14 h. Là rituel de la soirée – on enlève les chaussures pour les sandales ! ouf. Ensuite montage de la tente – installation à l’intérieur – douche froide – lavage des vêtements avec séchage au soleil – sieste à l’ombre avec un peu d’écriture suivant l’inspiration – 18 h l’heure du coca ou de la bière si on en trouve au refuge voisin – 19 h repas frugal avec les lyophilisés MX3 et 20 h tout le monde au lit et cela pendant 15 jours. Pas mal non !………

 

17.09.2009 – 14ème étape –Asinau 1536 –I Paliri 1055 – Beau temps -

Très belle étape intéressante, rude montée pour rejoindre la brèche de Bavella, puis descente difficile dans des gros cailloux jusqu’au col de Bavella ou on retrouve la civilisation. On s’offre une pizza car nous avons très faim, j’achète des fruits et 1 boite de ravioli pour ce soir. Mon désir de manger au refuge le soir a été vite arrêté, très cher et pas bon, exemple : 3 rondelles de saucisson, plat une grosse assiette de coquillettes avec du vieux mouton qui pue, 1 portion de fromage gros comme le pouce pour 18 €. Le parcours touche à sa fin, on sent une certaine lassitude dans le groupe. Aujourd’hui on est resté groupé alors qu’habituellement Didier et Clarisse sont toujours à 20 mm devant. La vue sur les aiguilles de Bavella est magnifique, sans doute l’œil du grimpeur. Le trek touche à sa fin, plus qu’une petite étape demain jusqu’à Conca avec 160 m de dénivelé (ridicule). Ce qui m’étonne après 13 jours de marche intensive dans des sentiers difficiles, c’est d’être en forme. Je ne pense pas avoir perdu beaucoup de poids, peut être qu’une fois terminé les nerfs vont tomber. Ce GR 20 est vraiment parcouru, il y a une telle aura, je me demande combien le termine complètement parce qu’on en voit partir avec des sacs de 20 kg et plus, ça ne doit pas toujours être simple dans les zones ou il faut mettre les mains. A ce dernier refuge nous avons un bon bivouac sous les sapins nettement mieux qu’hier.

La plupart des refuges sont vétustes et pas du tout en rapport avec la fréquentation importante sur ce parcours. Quant aux gardiens, c’est comme partout, des sympas, des corniauds, des qui se prennent pour les rois de la création. En fait tout dépend si ils sont en position de monopole et puis quand on a faim on achète la tablette de chocolat 5 € ou le saucisson 10 €, mais ça ne change pas la mentalité. Les corses aiment bien l’argent des touristes mais supportent moins les touristes qui vont avec.

 

18.09.2011 – 15 ème étape –I Paliri 1055 – Conca 252 – Beau temps -

Petite étape que nous avons sous-estimée hier. Pensant que la dernière serait de la rigolade. Mai 5 h c’est 5 h et qu’il faut quand même marcher, monter, descendre. Les jambes sont lourdes après 13 jours de marche. Pas d’échappée dans cette étape, Clarisse est avec moi à l’arrière, Didier et Olivier pas très loin devant. Nous arrivons à Conca avant midi avec un sourire en coin en voyant les randonneurs qui démarrent le GR 20 dans le sens Sud-Nord. Nous nous jetons sur une bière et une salade de crudités, après 14 jours de lyophilisés, de pâtes et autres raviolis. Après une bonne douche chaude ça va beaucoup mieux.
Vraiment content d’avoir fait ce GR 20 depuis le temps que j’en entends parler. Effectivement il est difficile surtout en 1 seule fois, car beaucoup le scinde en 2 – 1 année la partie Nord, l’autre année la partie Sud.

Petit bémol, je trouve la montagne corse assez aride, minérale, pas aussi diversifiée que les Pyrénées. Peu de fleurs, peu de faune, bergers plutôt caustiques (je suis de mauvaise humeur)
Le niveau du GR 20 est l’équivalent d’un trek au Népal ou dans les Andes – l’altitude en moins bien sûr.

C’est étonnant comme l’humeur humaine change en pleine montée d’une pente à suer sang et eau pendant des heures, le cerveau dit : fait chier pas possible de galérer à ce point, là on ne m’y reprendra plus……..

Et puis le soir au bivouac devant le café tiède : « ouais t’as vu la montée sur la crête bidule, chouette pas mal hein ! bon un peu long certes mais ça s’est bien mis ». Etonnant non ? Ce changement du négatif aux positifs en quelques heures.

J’aurais vraiment souffert les 4 premiers jours, après lorsque j’ai effectué le délestage de 2 kg, cela a été beaucoup mieux.

Calenzana – Conca = 200 km soit 760 m de dénivelé positif et négatif par jour sur 14 jours.

Dénivelé positif = 10 627 m

Dénivelé négatif = 10360 m

6 à 8 heures de marche par jour

En autonomie, sac à dos de 13 kg avec l’eau

 

19.09.2011 – Beau temps -

Bus Conca – Bastia – Calvi. Toute une journée pour faire 150 km, bon, bon, c’est le Sud il faut prendre son mal en patience. J’attends patiemment sur un banc public l’heure du bus à 16h 30 pour Calvi. J’aimerais bien être arrivé au camping pour pouvoir me laver et surtout me raser après 15 jours sans, j’ai envie d’être propre.

Didier et Clarisse sont dans Bastia pour faire du shoping . Olivier est parti explorer les boutiques de souvenirs pour trouver un collier pour Sylvie. De toute façon il faut qu’il bouge. Il ne tient pas en place.

Arrivée vers 19 h 30 à Calvi – taxi jusqu’à Calenzana pour récupérer la voiture. Olivier est un peu inquiet, mais pas de problème sur la voiture. Chercher un camping à Calvi, monter la tente, repas lyophilisé à la frontale, carreau de chocolat puis dodo. Pas pu téléphoner à Cécile, pas de réseau dans le bus, j’appellerai ce soir.

Clarisse est contente, elle a maigri de quelques kilos et aussitôt à Bastia elle s’est achetée une petite robe courte : GR 20 mieux que « weight watchers »

 

20.09.2011 – Beau temps -

Journée repos à Calvi.

Marre d’être sale , je me suis lavé en grand au camping et surtout rasé, je ne supportais plus cette barbe de 15 jours qui pique et qui pue. Programme détente, petites courses au super U, café sur le port, pique nique au camping puis sieste.
Rencontre d’un mec qui a fait le GR 20 avec Allibert, pas de meilleure prestation car les refuges sont presque tous aussi rustiques, par contre le prix n’est pas le même « 1500 € plus le voyage, ça fait le GR 20 à 2000 €. Le prix d’un voyage en Equateur. Olivier est speed, toujours en mouvement, pas une minute de repos, il a du mal à dormir, c’est vrai que l’organisation repose sur lui, mais il aime ça . Personnellement j’apprécie pour une fois d’être un randonneur lambda qui se laisse porter par les événements, plutôt reposant pour la tête.

 

21.09.2011 – Beau temps -

Calvi – Ajaccio en voiture.

Trajet en voiture le long de la côte Ouest de toute beauté, déjà fait en 1980, Girolata – Porto – Cargèse – Piana – un peu secoué car Olivier conduit vite sur les petites routes étroites. Arrivée à Ajaccio vers 14 h, donc il reste 5 h à déambuler dans les rues commerçantes de la ville, je n’ai rien envie d’acheter, mangé une glace et lu le Canard Enchaîné

Embarquement vers 19 h 30. Clarisse et Didier n’étant pas présents dans la voiture, Olivier est redescendu du bateau pour les faire monter. On se retrouve à la cabine et on leur la laisse jusqu’à 21 h pour qu’ils soient peinards…...

En gros fin du voyage en Corse, ce fut une rando sportive, pas épuisante comme une ascension mais surtout tenir le coup sur les 14 jours avec il faut bien le dire après la 7ème étape un peu monotone avec le rituel journalier.

Rando sur sentiers difficiles mal aisés surtout la 1ère partie, l’étape 4 par moment on se croirait dans une via ferrata, il faut souvent mettre les mains. L’autre difficulté c’est le portage avec tente et nourriture car les refuges ne sont pas terribles.

Les points positifs sont la beauté des reliefs corses avec le beau temps assuré, et puis une excellente ambiance entre nous quatre.

Quoiqu’il en soit j’ai souhaité faire le GR 20 en entier et en une seule fois. C’est fait et j’en suis heureux et je remercie Marie Claude de m’avoir donné la possibilité de le faire.

Merci à Olivier pour l’organisation sans faille de ce trek et à Clarisse et Didier pour leur agréable compagnie

 

Arriver ou quitter une île par bateau est toujours un moment étrange comme si on était un peu de nulle part sur un océan d’incertitude.

 

Marcel MERCIER

 







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