Le Club Alpin de Vendée 
Carnet de route
Semaine raquettes à St Lary
Sortie : du
Le 10/04/2013 par FERRAND Bernard
Dimanche 17 mars six vaillants randonneurs du CAF Vendée prennent la route pour SAINT- LARY et la désormais traditionnelle semaine-raquettes. La neige en (sur)abondance cette année ne sera donc pas absente du rendez-vous, à l'inverse du nombre des participants de ce millésime, le groupe habituel ayant vu ses rangs fondre... comme neige au soleil.
Le lundi bonne nouvelle, le temps sera « plus-mieux » qu'annoncé initialement. Alors direction AULON (1200m), charmant petit village blotti au creux d'un vallon à un jet de pierre de St Lary, et qui s'est pourtant vu contraint cet hiver à l'isolement du reste de la vallée d'AURE, faute à une méchante grosse coulée de neige ayant obstrué la route durant plusieurs jours. D'AULON nous rejoignons les belles granges de LURGUES, puis le très encaissé et redressé vallon du RABAT, et enfin l'altiplan du SERRE (vers 2000m), point de bascule entre le Val d'Aulon et les pentes de Soulan/Espiaube. Séquence émotion lors de la traversée d'un flanc à l'autre, du val de Rabat. Jakline, émule d'Alice et son merveilleux pays, disparaît à nos yeux ébahis, suite à l'effondrement du traître pont de neige que la petite troupe traverse. Plus d'émotions que de mal, et comme Jean-Charles alias Mac Gyver, possède force chaussettes de rechange dans son sac, Jakline peut permuter avantageusement, au moins cet élément particulièrement humidifié de son équipement….
Le lendemain,versant opposé de la vallée d'AURE nous démarrons d'ENS (1200m), pour rien moins que 1000 m de dénivelé. Nous allons rejoindre le PAS, puis le CAP de LAUBERE. Soleil toujours très présent et très joli parcours, changeant dans son itinéraire, qui nous permet d'avoir des vues rapprochées sur les 3000 m que sont le BATOUA et le LUSTOU. Michel notre raquetteur-néophyte subit là sa seconde journée de turbulences gastriques. Pensez donc ! Pour soigner la semaine précédente une méchante toux, il avala de bien trop nombreuses lampées d'un doux breuvage médicinal. Désormais tu le sauras Michel, « toux » mais pas çà ! Et voilà-ti pas qu'en plus lors d'une pause, notre « apprenti-montagnard » voit son sac posé sur un sol pentu vouloir confirmer la loi de newton, et que seule la célérité de Cyrille sauve d'une roulade d'issue improbable.
Vivement des jours meilleurs, hein Michel ?
Le mercredi nous chargeons nos sacs de nos affaires de nuit puisque le soir nous irons dormir au refuge de l'OULE (gardé). Le temps est couvert lorsque nous gagnons ESPIAUBE et il floconne même encore. Mais cet « aprèsme », le beau temps doit revenir, alors... Trois remontées mécaniques (prises au tarif piéton) plus loin, nous parvenons au lac de l'OULE (1800 m). Après avoir délesté nos sacs du trop-plein au refuge, nous partons sous le déjà quasi-beau temps, pour une longue excursion nous menant vers le refuge de BASTAN (pause déjeuner), les lacs de BASTANET, les laquets et vallon de PORT-BIELH et retour à l'OULE. Superbe, grandiose, la réserve du NEOUVIELLE avec ses pics et ses vallons enneigés, le ciel bleu azur, tout concoure à l'enchantement. Hélas pour le pauvre Guy, il passe là cet après-midi l'une des pires galères de sa longue carrière de montagnard. Le souffle court, il doit s'arrêter régulièrement et ne doit au final qu'à son grand courage de pouvoir rejoindre pédestrement le refuge. Pause obligatoire demain pour Guy, c'est acquis.
Le jeudi justement nous longeons l'Oule sur la rive opposé, puis après avoir piqué à gauche dans la forêt, nous débouchons après 450 m de rude montée dans la sapinière au superbe col d'ESTOUDOU à la splendide vue dégagée. De là par un itinéraire moins direct que l'été mais plus sécuritaire eu-égard aux corniches sous le sommet, nous gagnons le sommet du MONTPELAT (2474 m). Vue immense à 360° « à couper le souffle » ( enfin pas trop quand même...un çà suffit !) vers les grands lacs (OREDON, CAP de LONG, AUMAR) et le pic NEOUVIELLE (entre autre) à portée de main. La descente sera sportive (toboggans pentus et main courante) et nous retrouvons Guy au refuge.... mais qui s'était quand même permis sur nos pas, une petite sortie « cool » de réassurance personnelle.
Le vendredi l'isotherme 0° doit crever le plafond (3100 m). Alors nous choisissons de quitter la vallée d'Aure pour conduire le minibus sur les pentes du col routier de PEYRESOURDE. Du col nous partons déambuler sur une large crête qui ondule d'éminence en éminence vers le pic du LION. Outre les horizons qui s'offrent à notre vue devant nous, il nous faut interrompre notre marche et nous retourner pour alors embrasser d'un coup d'oeil d'une rare beauté, tous les 3000 du LUCHONNAIS et même la MALADETTA et l'ANETO. Arrivé au Soum de l'AIGLE nous plongeons dans le vallon du BALENCOUS qui nous ramène vers le val LOURON et le village de CAZAUX-FRECHET ou réside Cyrille notre accompagnateur, dans l'ancienne grange rénovée en maison d'habitation par ses soins.
Le samedi sera une randonnée de « récupération » avec seulement 400 m de montées au compteur. Petite ballade mais le plus gros transfert puisque nous menons notre minibus en ESPAGNE par delà le tunnel d'ARRAGNOUET, et alors nous remontons tranquillement parmi les sapins vers le cirque de BARROSA. Le temps couvert d'aujourd'hui ne nous permet pas d'appréhender complètement les impressionnantes murailles de La MUNIA et de La ROBINERA qui enserrent le fond du cirque. Mais à rebours, cette météo donne à ces lieux un caractère bien marquée d'austérité grave. La petite cabane de BARROUDE (1760 m), dont murs et plafond suintent l'humidité, nous permet malgré tout une halte abritée (et assis) pour le casse-croûte. Et c'est l'estomac rasséréné par cette sustentation « du bout du monde », et l'esprit plein des images emmagasinées toute la semaine, que nous rebroussons chemin pour ce qui est désormais notre « BARROUDE d'honneur ».
Bernard FERRAND
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