Carnet de route

Balades marocaines

Sortie :  du

Le 31/03/2014 par Marie Hélène BLUTEAU

Club des randonneurs alpins, avril 2014

Ont participé au voyage: Marie-Hélène (l'organisatrice) – Alain – Eliane – Jacqueline – Bernard – Françoise et Jean-Marie –  Claudine et Michel – Michel – Sophie
Et notre guide Haddou.

Lundi 31 mars: atterrissage en début de matinée à Marrakech. Là nous attendent Jean-Marie, Françoise, Michel et Bernard, arrivés la veille. Nous rejoignons le riad Alegria où nous logerons pour cette première nuit. Visites libres de la ville (médina, Jardin de Majorelle...) sous un beau soleil.

Mardi 1er avril: le départ pour le trek se fait en minibus mais la météo récente implique un changement d'itinéraire. Nous n'allons plus vers la vallée de l'Ourika, comme Haddou notre guide l'avait initialement prévu, mais bifurquons vers l'unique station de ski marocaine Oukaimeden, située à 2600 m d'altitude. La neige est là avec ses skieurs, les enfants et leur luge et ses promeneurs. A l'entrée de la station nous admirons quelques gravures rupestres. Ce seront les seules du voyage. C'est également ici qu'à lieu notre première rencontre avec les muletiers. Nous prenons le déjeuner, préparé par leurs soins. D'Oukaimeden nous passons par un col enneigé à 2920 m d'altitude et rejoignons la vallée par un sentier parfois glissant et raide. La descente est longue, 1100 m de dénivellé, et nous cherchons un peu longuement, à Tinarheurine, le bivouac. Un vent déjà fort perturbe le dressage des tentes et la nuit nous apporte son lot d'émotions. Une tempête, aux rafales très bruyantes, rabat violement les tentes sur leurs occupants... Roulés palpés à l'arceau de tentes par le masseur Eole. L'air est chargé d'électricité statique. Nos cheveux sont debout sur la tête (pour ceux qui en ont !). Plus besoin d'éclairage, il suffit de toucher la toile pour voir apparaître des éclairs !!! Un double toit va même s'envoler à 2h du matin.
Bilan du jour : montée de 400m ; descente de 1100m ; durée de marche 6h

Mercredi 2 avril: ce matin, le vent s'est tu mais le ciel gris devient peu à peu menaçant. Nous longeons une rivière encaissée aux nombreux petits villages, entourés de terrasses cultivées. Les canaux d'irrigation, témoins d'une agriculture ancienne, dessinent le paysage. Dans l'un de ces villages nous nous arrêtons prendre le thé chez l'habitant. Notre hôte peut remporter la palme d'or pour son adresse à servir le thé de très haut. Dans ce village, chaque maison a son hamam nous dit-il. Chemin faisant et la pluie arrivant, Haddou opte pour une étape en gite à Imsker (Imsker est à quelques kilomètres d'Asni). Au coin d'une rue, il négocie des sardines qui seront merveilleusement préparées par notre admirable cuisinier. Au gite nous croisons un groupe de Belges qui partira au Toubkal le surlendemain. Plaisir d'une douche chaude et d'une nuit à l'abri. En bas du village, les eaux de la rivière sont rouge-brun.
Bilan du jour : montée de 230 m ; descente de 670 m ; durée de marche 5h45

Jeudi 3 avril: nous quittons Imsker sous le soleil, passons le col Tizi n'tech 1880 m et le col Tizi Oussen. Nous arrivons dans la vallée d'Azzan et traversons des petits villages, accrochés au flanc de la montagne. Il y a, là aussi, un arrêt pour le thé chez l'habitant, pris en terrasse. Le bivouac nous attend dans un petit bois, lieu habituel des parties de foot des enfants. Leurs petits yeux indiscrets nous observerons, de derrière les rochers, lors de la toilette.
Bilan du jour : montée de 980 m ; descente de 620 m ; durée de marche 6h50

 Vendredi 4 avril: sous le soleil nous reprenons notre randonnée en passant par les cols Tizrard Tekent 1980 m, Tizi n' Tagoudalt 2540 m. Les paysages sont magnifiques et l'histoire géologique des lieux offre à la montagne une extraordinaire diversité de couleurs. Les villages sont toujours accrochés à la montagne avec leur toit en terrasse. Les cultures aux alentours sont irriguées. Parmi elles, l'iris destinés aux cosmétiques (Yves Rocher notamment). Le bivouac nous attend sur un plateau à Kikent, entouré de sommets enneigés, au milieu de gros blocs de pierre qui seront très vite recouverts du linge tout frais lavé. Près du camps, des abris à troupeaux... Le soir les chèvres rentrent au village, guidées par le berger. La nuit est encore fraîche, un feu de camp nous rassemble pour conclure cette belle journée et très belle soirée .
Bilan du jour : montée de 970 m ; descente de 760 m ; durée de marche 6h10

Samedi 5 avril: nous quittons Tikent, passons par Tizi Iguidi et, sur les conseils de Mohamed, notre maître muletier (le propriétaire de ForMule 1), nous changeons d'itinéraire et traversons, à flanc de montagne, des lieux pouvant évoquer des paysages du Grand Ouest américain. C'est Timdoudine, avec ses amoncellements de blocs de pierres. Le sentier qui domine le village Aït Moussa nous laisse observer ses nombreuses terrasses. Nous nous y arrêtons pour un casse-croûte bien amélioré. Dégustation dans un petit salon douillet d'une délicieuse omelette aux tomates, cuite dans un tagine. Le tout est suivi du traditionnel thé. De là nous rejoignons le bivouac 600 m plus bas, dans un mini bus ford à la suspension plutôt rude. Difficile de regarder le ravin sans frémir, il est si profond ! Mais ça n'impressionne sûrement pas le chauffeur qui fait ce trajet deux fois par jour. Il conduit à quelques centimètres du vide et téléphone parfois en même temps !!! Nous sommes dans la vallée d'Agoudis, vallée très encaissée. Notre dernier bivouac en montagne est situé tout près d'un torrent, sous les oliviers. Le calme est propice aux petits soins des pieds, à la réparation des lunettes et à la toilette. Eliane et Sophie font une petite échappée, invitées par un groupe de femmes qui portent, sur leur dos, des bottes d'herbe destinées à leur vache. Elles n'habitent pas loin, à Targhrbart. La nuit est proche, les filles repartent après avoir dégusté du lait à la cannelle et au chocolat accompagné d'une galette trempée dans l'huile d'olive locale et de quelques amandes cueillies dans les vergers. C'est la dernière soirée avec les muletiers. Notre chef cuisinier Mohamed se laisse photographier avec beaucoup de complaisance dans sa cuisine. Ses petits plats étaient tellement délicieux et raffinés. Chaque jour, il nous a fait des merveilles.
Bilan du jour : montée de 500 m ; descente de 1000 m ; durée de marche 6h

Dimanche 6 avril: au réveil, il fait beau. Eliane, Marie-Hélène et Michel décident de faire une dernière marche matinale. Le reste de l'équipée, en minibus, les récupèrera sur le bord du chemin. Nous quittons donc la montagne et allons vers Marrakech en passant par la vallée de Kis. Nous longeons le barrage de Yaoud el Mansour. Repas dans un restaurant de tagines au mouton et au boeuf. Après le déjeuner, le minibus nous dépose un peu au sud d'Essaouira à Sidi Kawki. Après la rencontre avec les chameliers et notre cuisinier Hussein, nous allons par les sentiers bordés d'arganiers vers Sidi M'Barek. Le bivouac est situé sur une petite dune, juste au dessus de la mer. La cascade n'est pas loin mais il est trop tard pour y aller car il nous faut monter les tentes. Ce sera donc une toilette de chat. Le bruit des vagues va nous bercer.

Lundi 7 avril: de Sidi M'Barek, nous nous dirigeons par un sentier en balcon vers Iftane, petit village de pêcheurs. En chemin nous croisons des troupeaux de moutons, de bovins et de dromadaires. Nous arrivons à Iftane en même temps que les pêcheurs, de retour de la mer. Les bateaux sont tractés hors de l'eau par des ânes et la brume rend cette scène irréelle. La pêche est maigre mais cela n'empêche pas Haddou de faire des achats après de longues négociations. Le soir, c'est un régal. Grillade de poissons en quantité: soles, merluchons et dorades. Ce n'est décidément pas avec Hussein que nous pourrons commencer un régime. Sa cuisine est différente de celle de Mohamed mais toute aussi bonne. Et pour les petits déjeuners et les goûters... nous avons aussi des crêpes et des beignets. Après le repas: feu de camp et chants. Merci Michel, Jacqueline et Hussein qui à son tour se joint à l'équipe des interprêtes … c'est du rap !!!
Bilan du jour : montée de 200 m ; descente de 200 m ; durée de marche 3h15

Mardi 8 avril: par un sentier en corniche nous allons, par le cap Tafenley, en direction de Tafedna, village de pêcheurs plus industriel où les bateaux sont tractés cette fois par des tracteurs. Sur le chemin nous croisons une chamelle et ses trois petits. Waouh ! Le midi, pique-nique au milieu de rochers en grès sculptés par l'eau et le vent, en bordure de mer. Après le repas, petite montée de 200 m avant l'arrivée à Tafedna. Le bivouac est en retrait du village. Là-bas, ça sent fort le poisson qu'on évide et qu'on expédie. La mer a laissé beaucoup de déchets, la pollution est importante. Petite aventure de Michel: son savon est tombé dans la mare aux canards... gare aux bulles ! Le soir, veillée autour du feu, la nuit est belle mais notre répertoire pas très riche.
Bilan du jour : montée de 500 m ; descente de 490 m ; durée de marche 6h30

Mercredi 9 avril: au petit jour, il fait grand soleil mais les tentes sont mouillées. Le sentier nous éloigne de la côte et coupe par l'intérieur des terres. Les champs d'arganiers sont bien délimités par des murets de pierres sèches. Conduits par notre jeune chamelier, nous nous arrêtons chez l'habitant. Nos hôtes fabriquent de l'huile d'argan et nous proposent des colliers. Dégustation aussi d'une galette trempée dans l'Amlou, une pâte à tartiner à l'huile d'argan, au miel et aux amandes. Quelques uns chargent leur sac de ces produits locaux. Bernard repart avec un demi litre d'Amlou dans une bouteille plastique. Avec gourmandise et assurance... il n'envisage même pas une explosion de nutella marocain dans son sac de soute pour le retour ! La bonne affaire car les seuls petits pots bien solides que nous trouverons d'ici la fin de notre séjour valent… la peau du derrière. Repus, nous reprenons notre marche. Le sentier longe à nouveau la mer. La côte est très escarpée mais la vue n'est malheureusement pas dégagée. L'importante brume de mer nous laisse parfois entrevoir, au milieu de la falaise, un ou deux pêcheurs perchés sur de minuscules terrasses. Puis nous arrivons à Timizguida par un sentier un peu compliqué pour les uns, très périlleux pour une autre. Le camp nous attend à proximité d'un adorable abri de pêcheur et d'une petite mosquée entourée de quelques tombeaux. Le site est très beau. La toilette se fait à la citerne avec la remontée des seaux. Encore une belle soirée... Michel, très en forme, nous chante une chanson de sa composition, avec la complicité de Jacqueline, sur l'air de Céline à propos de la rando. Bravo à eux !
Bilan du jour : montée de 300 m ; descente de 280 m ; durée de marche 5h35

Jeudi 10 avril: au matin, après une séance photos avec les chameliers et le cuisinier Hussein, car c'est notre dernier jour avec eux, nous repartons par un sentier côtier. La brume finit par se dégager et la lumière nous permet alors d'admirer la côte rocheuse découpée, avec une très belle arche et des vagues magnifiques qui s'élèvent parfois en véritables gerbes. Après un repas excellent comme toujours, malgré des conditions peu favorables à la préparation, nous faisons nos adieux aux chameliers et Hussein à Imerditsen. Nous prenons le minibus qui nous amène à Essaouira, au Palais des remparts. Dans la petite ville portuaire, après avoir retrouvé Claudine, le contact est repris avec la vie urbaine. Que de monde !  Le marché aux poissons a des couleurs variées. Qu'elles sont belles les murènes ! Le soir dîner au palais avec musique Gnawa (musique venue d'Afrique noire au 17e siècle ), quelques pas de danse et le bonnet qui tourne…
Bilan du jour : montée de 320 m ; descente de 220 m ; durée de marche 4h30

Vendredi 11 avril: la matinée est consacrée à la visite de la ville en compagnie d'un guide très érudit. L'après-midi: visite des boutiques, allègement des portes monnaies mais pas celui des sacs.

Samedi 12 avril: retour vers Marrakech. Le soir après un excellent dîner et de petites emplettes à la pâtisserie, nous nous séparons d'avec Françoise, Jean-Marie, Claudine et Michel qui prolongent leur séjour au Maroc. Nous, nous partons tôt le lendemain.

Après cette randonnée riche en rencontres, nous rentrons la tête pleine d'images et de bons souvenirs. Le voyage est à peine terminé, qu'une nouvelle aventure se dessine pour l'année prochaine au Maroc, dans la vallée des Roses, première semaine de Juin. Alain est déjà sur les starting block.

Docteur Lidl et la Bleue (qui remercie toute l'équipe pour sa gentillesse et sa prévenance)

Vous trouverez en fichier joint la chanson du voyage...

Le diaporama complet c'est ici

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