Carnet de route

Raquettes en Aragon du 5 au 12 mars 2017
Le 30/11/2018 par MARIE-JO NARIOO et DENIS ARNAUD
- Lundi 6 mars 2017 : objectif le Portillo de Tella 2080m
Nous partîmes sous la pluie, fort courageux et ambitieux ! Mais force fut d'admettre que nous ne voulions pas nous mouiller et pour cela nous nous sommes arrêtés à TELLA...là le sentier des ermitages nous a attirés et nous avons commencé la journée par un tour vers l'ermitage San Juan y Pablo du XIème siècle vers l'ermitage de la vierge du XIII siècle et... le soleil est revenu... Pourtant personne ne s'est attardé pour prier à l'église...Jacqueline est restée au village pour « reposer ses pieds » fraîchement opérés...
Le départ pour notre objectif s'est fait vers 11h sous le soleil et quelques gouttes de pluie de temps en temps. Le GR 19 est en partie occupé par les églantiers et ça pique ! Une première halte pour pique niquer et une deuxième pour chausser les raquettes vers 13h.
Enfin dans la neige, la montée s'est faite en douceur sur un plateau puis une pente assez douce pour s'achever sur une partie plus raide. Mais le vent a rendu la montée plus ardue et parfois même plus délicate que nous ne l'avions imaginé. Cyrille a évoqué des rafales à 100 km/h mais nous n'avions pas d'anémomètre pour vérifier !!!!Quelques minutes au col sous les rafales pour admirer le paysage et redescente rapide en suivant une nouvelle trace de Cyrille au travers des buis.
Nous récupérons Jacqueline au niveau des véhicules et retour vers l'auberge de SIN où une bonne bière ou autres breuvages hautement réconfortants nous permettent d'attendre l'heure du repas. Celui-ci, excellent et copieux, nous permet de dire :« ça va mieux !! »
Préparation du lendemain vers Col de Sahun, et repos bien mérité en attendant. Dur de faire le compte rendu quand les yeux se ferment, n'est-ce pas Denis ?!!
- Mardi 7 mars : objectif El Collado de Sahun 1 999m pour ne pas dire 2 000 !
La météo est annoncée bonne mais avec encore un vent fort. Cela ne nous décourage pas et nous partons un peu avant 9 heures en direction de PLAN où nous attend Simon. Il est en vacances à Arreau et a traversé la frontière pour venir faire la sortie avec son « tonton préféré », et nous bien sûr.
Très vite nous arrivons au point de départ aux environs de 1 400m. Nous mettons aujourd'hui comme hier les raquettes sur le sac pendant une demi-heure et dès que les premières langues de neige apparaissent, nous chaussons avec plaisir. La trace est bonne, nous montons au travers des buis et arrivons au plateau que nous quittons vers le sud-est pour atteindre le col direction Nord, Nord Est. Le point de vue est superbe, au loin la station de Cerler, au nord on devine le massif des Posets, au nord est celui de la Maladeta. Il y a pas mal de vent mais une cabane légèrement au-dessus (2 020m) nous permet de nous abriter. Certains sont plus audacieux et pique niquent dehors, d'autres plus frileux à l’intérieur, tandis que les 4 plus courageux (Denis, Michel, Cyrille et Simon) attaquent le sommet sans nom à 2133m. Un aller-retour en une petite demi-heure qui les a mis en appétit. Un pique nique rapide et nous voilà repartis en direction du refuge Cerro Marradetas, fermé mais avec encore un superbe point de vue.
La descente se fait pleine pente lorsque c'est possible et en reprenant notre trace au travers du bois. Certains font des démonstrations de descente en courant et levant bien haut les jambes, tandis que d'autres s'étalent lamentablement jusqu'aux cheveux dans la belle neige poudreuse et un peu collante. Nous n'écrirons pas leurs noms bien sûr…. Enfin…. Il s’agit pour le premier de Bernard et pour le second de Denis...
Nous retrouvons les véhicules assez tôt pour aller reconnaître deux accès voiture pour deux futures et possibles randos. Mais la neige est assez basse sur les pistes... quoique pas toujours assez basse sur les sentiers !!!
Le retour à l'auberge vers 17h30, un bon réconfort avec bière ou chocolat chaud est très apprécié, avant une bonne douche et un repas certainement à la hauteur de nos appétits !!
- Mercredi 8 mars : objectif El Tozal de las Pegueras 2 045m
Il y a du soleil, il fait très beau, trop chaud pour la saison .11degrés à 10 h au départ de la randonnée à 1385 m. Les raquettes sont sur le sac encore aujourd’hui mais plus longtemps qu'hier...Au bout d'une heure nous chaussons dans le bois. La montée jusqu'ici a été belle, un sentier en sous-bois, en pente qui permet de prendre assez rapidement de l'altitude. Les raquettes sont indispensables à partir d'ici, la neige est transformée mais elle porte encore pas mal. Une petite pause grignotage, eau et nous repartons jusqu'au collet où nous nous arrêtons pour admirer le paysage vers le massif de Cotiella. Nous arrivons au sommet par une superbe crête vers 12h30, et nous admirons le paysage sur 361 degrés. Au loin et dans le désordre, Barroude, l'arrière de Gavarnie, le Pimené, Mont Perdu et autres sommets que nous essayons de reconnaître. Le Comodoto semble peu enneigé et c'est notre objectif de demain. A chaque jour suffit sa peine.
Nous redescendons direct vers la cabane par el barranco, Denis et Alain en courant sur les derniers 20 mètres pour avoir le plaisir d'être le premier... Vu de l'arrière ils sont très drôles. Un long moment au soleil, il y a même deux chaises dans cette cabane et elles sont attribuées d’office aux deux femmes retraitées du groupe. Faut dire que nous sommes le 8 mars, journée de la femme. Cyrille et Bernard avaient tout prévu !!
Nous rejoignons la piste de 6 ou 8 km (quand on aime on ne compte pas, mais nous aujourd'hui nous avons compté nos pas et le dénivelé. Alain mène le train, fait la trace en descendant mais dès que ça remonte il laisse la place à Cyrille. Ceci dit il nous a bien menés.
La piste et très longue, assez monotone mais heureusement le paysage grandiose apparaît de temps en temps au-dessus des arbres, ce qui nous réjouit et nous permet de continuer à avancer en conservant la bonne humeur.
Nous retrouvons les véhicules un peu plus bas. Encore deux kms à pied pour le minibus mais sans sacs ni raquettes, laissés dans la voiture de Cyrille qui était garée plus haut. Marie-Jo et Denis entreprennent de descendre en courant jusqu'au minibus. Rigolo !...
Retour à l'auberge boissons diverses désaltérantes prises aujourd'hui sur la terrasse. Un bon moment de repos.
- Jeudi 9 mars : objectif el Comodoto 2354m
Il y a un peu de trajet jusqu'à Espierba notre point de départ à 1460m. Nous commençons sur la piste à 9h37, la montée est souple, joyeuse, bon enfant jusqu'au petit sentier qui coupe les virages de la piste. A partir de là nous avalons le dénivelé jusqu'au col d'Espierba à 1805m. Une petite pause pour manger, boire (il fait déjà bien chaud) et nous repartons, quelques instants encore avec les raquettes sur le sac. Nous chaussons vers 1850m et poursuivons notre avancée en direction d'un petit sommet à 1987 le Tozal de ? De nouveau une petite pause avant d'attaquer la montée vers Comodoto qui se dresse au lointain et nous attire indubitablement. Mais nous avons le temps d'admirer le paysage du vallon de Pineta avec ses barrières calcaires rocheuses les plus hautes d'Europe. Las Puntas verdes, las tres Marias, el pico inferior de Aniselo, le soum de Ramon et au lointain en fond de vallée, le Monte Perdido.
Le groupe se scinde vers 2050m, certains montent jusqu'au ressaut, d'autres jusqu'à atteindre la roche car l'arête est en partie déneigée. Les plus entreprenants – Bernard, Cyrille, Denis, Jean Charles et Marie Jo s'engagent vers le sommet, les raquettes d'une main et les bâtons de l'autre pour prévoir au cas où la possibilité de rechausser si le sommet n'est atteignable qu'en raquettes. En réalité, l'arête finale est enneigée mais la neige porte suffisamment pour que nous montions à pied. Nous sommes à 2400m mais nous avons la sensation d'être dans une course de haute montagne certains évoquant même l'arête du Goûter. C'est sublime !!! Le point de vue est superbe jusqu'au Cylindre. Une photo et même plusieurs d'autant que deux gypaètes barbus nous survolent. Nous sommes heureux d'y être allés !
La descente pour retrouver les autres se fait avec beaucoup de précaution, le terrain est glissant. Un pique nique est le bienvenu et nous partageons avec plaisir le chocolat de Marie-Hélène qui laisse s'envoler son repose fesses vers le bas. Rapidement elle le récupère et nous pouvons reprendre la descente vers la piste. Il faut parfois laisser des distances sur les pentes, parfois tenter de glisser mais sans succès et de temps en temps descendre pleine pente. Nous rejoignons les véhicules vers 16h avec une température de 22 degrés sur place. Jacqueline est là et nous attend. Elle a fait de son côté la rando jusqu'au col. Retour à l'auberge et boisson de réconfort avec petits gâteaux, pain d'épices de Mimi et sablés sans gluten...Super pour terminer cette magnifique journée avant le repas du soir.
- Vendredi 10 mars : objectif le Mondoto ou le Mondicieto 2 000m
Départ normalement plus tôt c'est à dire à 8h30 pour envisager une randonnée éventuellement plus longue. Nous allons à Nerin point de départ en prenant une toute petite route dans el valle de Vio qui prolonge el valle de Anisclo.Nous prenons le temps d'admirer le paysage dans ce canyon magnifique, des murailles de plusieurs centaines de mètres de part et d'autre.
Finalement après avoir laissé Jacqueline au bord du canyon, nous remontons par la route à Nerin où nous arrivons vers 10 heures. Un peu tard selon Cyrille pour envisager le Mondicieto, et nous nous engageons donc vers le Mondoto. La montée se fait encore aujourd'hui sans les raquettes ou plutôt avec les raquettes sur le sac. Ceci pendant plus d'une heure. Aujourd'hui il y a un « bleuet » sur la neige, Marie-Thérèse couvre sa tête et son cou avec de magnifiques foulards bleus d'une harmonie sans pareil...Un petit bonheur supplémentaire. Nous arrivons au sommet vers 12h juste pour casser la croûte face au Mont Perdu, les Tres Marias, le cylindre et autres sommets dont nous voyons aujourd'hui les faces opposées de celles vues hier depuis le Comodoto. Et surtout nous sommes au-dessus des à-pics impressionnants et vertigineux de la faille du canyon d'Anisclo. Après une belle halte nous repartons en direction de la « Estiva » à 2004 m. Nous hésitons à propos des sommets au lointain mais nous en apprécions la vue sublime. La descente est épique au travers des « hérissons » qui ont envahi les alpages abandonnés des troupeaux. Puis le sentier rocailleux nous permet de descendre à vive allure pour rejoindre les véhicules. Une heure et quart de route pour rejoindre l'auberge de Sin et une boisson réconfortante, une douche et un repas du soir bien mérité. Ça sent le poisson mais on ne sait pas encore ce que c'est …C'est notre dernière soirée tous ensemble et nous pensons à notre journée de demain qui se déroulera encore dans ce magnifique Haut Aragon.
- Samedi 11 mars : objectif une crête au-dessus du refuge Tabernès 2 400m
Nous partons plus tôt car nous voulons profiter au maximum de cette dernière journée. Le ciel est bleu, quelques cirrus dans le ciel et un petit oiseau développe ses trilles au-dessus du camion sur la place du village de Sin. Nous montons sur la piste, en direction du refuge de Viados, que nous avions explorée les jours précédents. Une heureuse surprise nous attend puisque nous pouvons parcourir un peu plus de 7 kms en voiture ce qui va nous limiter le port des raquettes sur le sac. Nous avançons à un bon rythme mais peu de dénivelé sur la piste. Il nous faut dépasser le campement Virgen Blanca pour chausser les raquettes et avancer derrière Cyrille qui a bien repéré le parcours. Car il s'agit bien ici de trouver les passages pour atteindre notre objectif. Beaucoup d'orientation aujourd'hui et une pente qui se redresse assez rapidement. Nous traversons deux avalanches d'une largeur impressionnante et surtout chargée de chaos de glace. Il n'aurait pas fait bon être dessous…La journée d'aujourd'hui est un peu dure pour certains et Marie Hélène préfère se reposer au pied d'un sapin, bien à l'abri sur la couverture de survie de Bernard. Elle aurait pu se chanter « au pied de mon arbre je vivais heureux » tel Brassens mais elle a préféré faire une petite sieste. Pendant ce temps le reste du groupe s'engage vers la crête avec beaucoup d'énergie en particulier pour les hommes. Toutefois certains reconnaissent avoir dû « se tirer un peu, ou se pousser au cul » comme on veut. Marie-Thé et Marie-Jo maintiennent un petit rythme et parviennent à la crête huit minutes plus tard. Pas mal tout de même !!! Le pique nique est pris tout en regardant les sommets au lointain et en particulier les Posets! Enfin !!
Nous redescendons schuss mais ça glisse bien mal sur cette neige très molle. Quelques chutes assez spectaculaires dans la descente, mais sans mal, déclenchent des fous rires.
Nous retrouvons nos véhicules vers 16 heures et c'est bien sportif pour faire demi-tour sur une route de montagne. Un grand bravo à Bernard et Denis pour leur patience dans cet exercice. Nous prenons un verre à Plan où nous avons retrouvé Jacqueline. Elle a fini son livre !! Faut dire que 7 heures seule (pas tout à fait la montagne n'est pas vide !) le temps passe plus vite en lisant ou en méditant. Nous nous séparons de Cyrille et Michel qui rentrent chez eux et de Denis qui s'en va passer une semaine supplémentaire de vacances à St Lary en famille.
Nous, il ne nous reste qu'à faire nos valises et sacs pour notre retour de demain.
Compte-rendu à « quatre mains » par Marie-Jo et Denis , de notre séjour en Aragon mars 2017.